Robotique, cobotique, computer vision, impression 3D, réalité virtuelle et augmentée, internet des objets, jumeau numérique, big data, intelligence artificielle… les technologies foisonnent. Elles promettent des gains de productivité de 10% à 20% voire plus, mais aussi des progrès en termes de qualité et de choix pour les clients. Une fois implémentées dans l’usine, elles donnent naissance à un nouvel outil de production plus connecté, plus agile, plus «vert» et plus productif. On parle d’industrie 4.0.
Cependant la véritable révolution est encore à venir. Elle sera d’une autre magnitude. Plus disruptive. Elle inversera la priorité entre le software et le hardware. Cette révolution mettra le software avant le hardware dans toute démarche d’élaboration de stratégie d’entreprise, notamment les entreprises industrielles.
Ainsi, l’usine de demain pourrait être définie comme suit: «Une usine caractérisée par une architecture et une infrastructure software où les processus de fabrication, de contrôle et de gestion sont principalement déterminés et exécutés par des systèmes logiciels. Elle repose sur des technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle, l’autonomisation des moyens de production, des agents logiciels intelligents et autonomes, la virtualisation et l’analyse de données en temps réel pour orchestrer l’ensemble des opérations.»
Cette approche permet une flexibilité accrue, autorisant l’usine à s’adapter rapidement aux changements de la demande ou aux évolutions technologiques. La maintenance prédictive, basée sur l’analyse de données en temps réel, sera intégrée pour optimiser la disponibilité des équipements.
C’est à une inversion de la conception des usines à laquelle il faudra s’attendre: d’abord le software puis le hardwar
Xavier Comtesse
L’interopérabilité des systèmes logiciels sera également une caractéristique clé, facilitant la communication fluide entre différentes parties de l’usine. En résumé, une usine à la conception avant tout software vise à maximiser l’efficacité, la réactivité et l’innovation en tirant parti des avancées constantes dans le domaine du logiciel et des technologies connexes.
Pour visualiser au mieux ce changement, il suffit de comparer la voiture Tesla avec une voiture traditionnelle: «Les voitures Tesla se distinguent par leur approche novatrice sur le plan du logiciel. De conception et d’usage tournés vers le software, les Tesla peuvent bénéficier de mises à jour régulières en ligne qui améliorent continuellement les fonctionnalités, allant de l’autonomie de conduite avancée à l’expérience utilisateur sur l’écran central. Cette flexibilité logicielle permet d’optimiser les performances et d’ajouter de nouvelles fonctionnalités au fil du temps».
En revanche, les voitures traditionnelles reposent sur une architecture où le logiciel joue un rôle secondaire souvent venu en ajout du hardware. Les mises à jour logicielles se font en atelier et sont moins fréquentes et ne transforment pas aussi radicalement les performances de la voiture. La conception matérielle est dominante.
L’usine du futur mettra en avant d’abord une architecture software et globale. C’est donc à une inversion de la conception des usines à laquelle il faudra s’attendre: d’abord le software puis le hardware, qui viendra en quelque sorte se brancher sur celui-ci. C’est totalement disruptif pour les industriels d’aujourd’hui.