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Quand nous portons des œillères

Le billet de l’entrepreneure Nathalie Brodard, qui estime qu’il faut repenser nos critères de recrutement.

«Les parcours éducatifs peuvent varier, mais le talent, la compétence et la passion d’une personne ne sont pas toujours reflétés par un diplôme.»
KEYSTONE
«Les parcours éducatifs peuvent varier, mais le talent, la compétence et la passion d’une personne ne sont pas toujours reflétés par un diplôme.»
Nathalie Brodard
Brodard Executive Search et Brodiance - Fondatrice
26 septembre 2023, 15h00
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Est-ce qu’un diplôme définit réellement notre valeur dans le monde professionnel d’aujourd’hui? Lors de mes débuts dans une banque américaine, une collègue m’a dit un jour «Tu devrais écrire un livre», soulignant mon parcours atypique sans diplôme prestigieux. C’était juste le début de mon aventure professionnelle. Imaginez ce qu’elle dirait maintenant? Peut-être que je devrais écrire un scénario? Blague à part, ne pas avoir de diplôme universitaire ne m’a jamais freinée ni complexée, j’ai toujours trouvé un moyen d’apprendre autrement…

La semaine dernière, un de nos clients a refusé un candidat exceptionnel, simplement parce qu’il n’avait pas de diplôme universitaire. Il avait l’expérience, les compétences, mais avait «juste» fait un apprentissage. La déception dans la voix du candidat lorsque nous lui avons donné la réponse était palpable. Cela m’a rappelé à quel point nos critères de recrutement peuvent être restrictifs et injustes parfois. Quel gâchis! Les parcours éducatifs peuvent varier, mais le talent, la compétence et la passion d’une personne ne sont pas toujours reflétés par un diplôme. Alors, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, comment pouvons-nous repenser nos critères de recrutement?

Si nous mettions de côté nos préjugés sur les diplômes universitaires (entre autres) et adoptions une approche plus inclusive à l’embauche?

Nathalie Brodard

Si nous mettions de côté nos préjugés sur les diplômes universitaires (entre autres) et adoptions une approche plus inclusive à l’embauche? Le système d’apprentissage suisse, souvent sous-estimé, mérite une réelle reconnaissance. Il offre une préparation solide au marché du travail et répond aux besoins des entreprises, atténuant ainsi la pénurie de talents qualifiés. Un équilibre parfait!

Je pourrais vous citer de nombreux exemples de véritables «stars» dans le secteur financier, par exemple, qui ont débuté par des apprentissages et occupent aujourd’hui des postes de haute responsabilité. Ces individus ont pris en main leur destin professionnel, se formant continuellement tout au long de leur parcours, et sans avoir emprunté le chemin traditionnel de l’université.

Comme beaucoup de parents, je suis frustrée par les lacunes de notre système scolaire actuel, qui, à mon avis, ne répond pas aux défis d’aujourd’hui et encore moins à ceux du futur. Les progrès de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies ne cessent de nous étonner et de changer ce qu’on attendra de nous demain en termes de compétences. Devant ces changements, il est clair qu’une grande réforme de notre système éducatif est nécessaire, car il ne correspond pas aux exigences du monde du travail actuel.

Pour conclure, nous vivons donc dans un monde qui change à une vitesse folle, où les talents sont plus que jamais recherchés. Il est grand temps de mettre en lumière chaque forme de talent et d’intelligence. La richesse de nos expériences et de nos compétences trace la voie vers un futur où on devra encore plus composer avec l’intelligence artificielle.

A bientôt.