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PYM, pam, poum!

Bravant l’embargo du Conseil fédéral, les syndicats, Pierre-Yves Maillard (PYM) en tête, nous ont dit pis que pendre du contenu des discussions avec l’UE. Par Philippe Miauton

«C’est à se demander si, préjugeant les négociations, les syndicats ne sont pas en train de jeter l’UE avec l’eau du bain.»
KEYSTONE
«C’est à se demander si, préjugeant les négociations, les syndicats ne sont pas en train de jeter l’UE avec l’eau du bain.»
Philippe Miauton
Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI) - Directeur
16 novembre 2023, 18h30
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Est-il encore nécessaire de préciser que nos relations avec l’Union européenne (UE) sont capitales pour la Suisse? A tel point que le silence sur ce sujet durant la campagne des élections fédérales a été pour le moins assourdissant. On le pressentait, et la réalité ne nous a pas déçus, personne ne s’est aventuré dans ce dossier. Courage, fuyons!

On craignait même que le Conseil fédéral joue la montre et ne se saisisse du thème qu’une fois sa réélection de décembre entérinée, soit en début d’année. Ce qui aurait laissé peu de temps avant les prochaines élections, au printemps, du Parlement européen cette fois et une incertaine recomposition de sa Commission. Or avec l’UE, on sait ce que l’on perd, on sait rarement ce que l’on gagne. Peut-être aurait-il fallu que notre pays recommence tout à zéro.

N’en doutons, pas le chemin est encore long pour sceller nos relations essentielles avec notre voisin et plus gros partenaire économique

Philippe Miauton

Alors que l’on pensait les travaux en stand-by, notre gouvernement a annoncé la semaine dernière que les discussions techniques entre Berne et Bruxelles sur un nouveau paquet d’accords étaient terminées. Le Conseil fédéral prévoit même un mandat de négociation avant la fin de l’année. N’en doutons, pas le chemin est encore long pour sceller nos relations essentielles avec notre voisin et plus gros partenaire économique. Face aux nombreuses critiques qui ont eu raison de l’accord-cadre, cette avancée méritait que l’on voie le verre à moitié plein.

C’était sans compter sur les syndicats, que dis-je, le syndicaliste en chef Pierre-Yves Maillard (PYM). Car en Suisse, un village peuplé d’irréductibles syndicalistes semble vouloir résister encore et toujours à l’envahisseur. Bravant l’embargo avant la communication du Conseil fédéral, les syndicats nous ont dit pis que pendre du contenu. Un contenu qui, rappelons-le, doit justement faire l’objet de négociations. Depuis l’échec de l’accord-cadre, on a la désagréable impression que l’ensemble du monde politique est opposé à un seul homme: Pierre-Yves Maillard. Quand bien même les discussions techniques menées avec Bruxelles semblent avoir avancé dans les domaines qui fâchent l’Union syndicale suisse (USS), rien n’y fait.

Pourtant, les discussions ont permis de trouver des chemins sur de nouveaux accords dans les domaines de l’électricité, de la sécurité alimentaire et de la santé, la participation aux programmes de l’UE, en particulier celui de la recherche, Horizon Europe, gelé depuis 2021. Les discussions avec les cantons, les partenaires sociaux et les milieux économiques se sont également poursuivies, en particulier sur la libre circulation des personnes, la protection des salaires des travailleurs détachés et les aides d’Etats. Une large partie de ces questions a pu être clarifiée comme le fait que le service public reste en dehors du périmètre des négociations.

Les syndicats brandissent aujourd’hui l’épouvantail d’une «libéralisation» et agitent la question de la protection des salaires, notamment pour les travailleurs détachés. C’est à se demander si, préjugeant les négociations, les syndicats ne sont pas en train de jeter l’UE avec l’eau du bain.