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Purifier votre air: c’est urgent!

La pandémie nous fait entrer dans l’ère des filtres. La Suisse devrait en prendre conscience. Par Xavier Comtesse

"Il faut comprendre qu’il y a essentiellement deux procédés: filtrer l’air qui vient de l’extérieur ou purifier l’air de l’intérieur, celui qui est piégé dans un espace clos."
Keystone
"Il faut comprendre qu’il y a essentiellement deux procédés: filtrer l’air qui vient de l’extérieur ou purifier l’air de l’intérieur, celui qui est piégé dans un espace clos."
Xavier Comtesse
Manufacture Thinking - Mathématicien et président
01 février 2022, 15h00
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Depuis la déferlante sanitaire provoquée par le Covid, partout dans le monde, on parle de filtrer l’air… sauf en Suisse. Les Allemands en installent dans les écoles, les Londoniens ont équipé leurs bureaux, les Australiens en commandent en Suisse par milliers. Les grandes compagnies de biens d’équipement ménagers se sont, elles aussi, mobilisées et offrent maintenant toutes des solutions de purification d’air: Dyson, Philips, Xiaomi, etc.

L’engouement est certain, mais est-ce bien utile?

En fait, il faut comprendre qu’il y a essentiellement deux procédés: filtrer l’air qui vient de l’extérieur ou purifier l’air de l’intérieur, celui qui est piégé dans un espace clos. La première est évidemment beaucoup plus efficace. Mais dans les deux cas, on peut diminuer fortement la présence de poussières, particules fines, pollens, germes, micro-organismes, bactéries ou même de virus comme le Covid.

Pourquoi les Suisses n’achètent-ils pas de tels équipements?

Xavier Comtesse

Ces deux procédés sont très utiles mais ne garantissent pas 100% de réussite. C’est mieux ainsi car vivre dans une atmosphère totalement aseptisée n’est pas non plus recommandé. Notre corps a besoin d’apprendre à réagir aux attaques extérieures en créant ses propres anticorps pour combattre les futures maladies.

Mais alors pourquoi les Suisses n’achètent-ils pas de tels équipements? Mystère. Sommes-nous trop sûrs de la bonne qualité de notre air? Sommes-nous dans le déni?

Je pencherais plutôt pour l’ignorance du problème. En effet, il n’y a pas eu de campagne massive nationale pour cette cause comme celle de «lavez-vous les mains». On est resté pour l’essentiel aux gestes barrières: la distance sociale, tousser dans le creux du coude, porter un masque, se laver les mains et ouvrir les fenêtres!

Pourtant, chaque grande pandémie a apporté son lot d’inventions sanitaires. La peste humaine qui se développe en milieu urbain dégradé, a trouvé sa solution dans le ramassage des ordures en rendant les villes et les villages plus propres ce qui a aussi permis de lutter contre l’autre forme de peste dite bubonique (véhiculée notamment par les rats). Le choléra, qui crée des diarrhées gravissimes, a été favorisé dans son développement pandémique par la mauvaise qualité des eaux. De grands travaux d’assainissement des eaux ont permis de trouver une solution sur le long terme. Il en a été de même avec la malaria (ou fièvre des marais) propagée par certains moustiques. La solution est venue, en Europe, par l’assèchement massif des marais. 

On le voit bien, les pandémies ont entraîné la recherche de solutions qui vont au-delà de la sphère médicale, en s’intéressant aux causes environnementales. Aujourd’hui c’est l’air, le véhicule problématique. Il va falloir le filtrer et le purifier. Seule la mise en place d’équipements adéquats et permanents dans les lieux clos comme les transports publics, les restaurants, les cinémas, les bureaux, les logements, etc. permettra de résorber le problème.

On entre dans l’ère des filtres… La Suisse devrait en prendre conscience!