Les bâtiments constituent un volet essentiel de la révision de la loi sur le CO2. Car ce projet soumis au vote du peuple en juin aura des répercussions sur le marché suisse des logements en propriété. Explications.
Premièrement, la taxe sur les combustibles fossiles va augmenter, jusqu’à doubler, et alourdir considérablement la facture de chauffage. Deuxièmement, un fonds pour le climat servira à subventionner les rénovations énergétiques. Troisièmement, il ne sera plus possible d’installer des chauffages à énergie fossile dans les nouvelles constructions à partir de 2023. Ce qui a d’ailleurs aujourd’hui presque disparu.
Et pour les bâtiments anciens?
Lorsque le chauffage d’une construction ancienne sera remplacé à partir de 2023, les émissions de CO2 ne devront pas dépasser 20 kg par m2 de surface habitable. Cette limite sera réduite de 5 kg tous les cinq ans. En 2032 au plus tard, lorsque le plafond d’émission autorisé sera de 10 kg de CO2 par m2, la majorité des chauffages à énergie fossile ne pourra plus être renouvelée.
Remplacer les chauffages à énergie fossile dans les vieux immeubles mal isolés est intéressant financièrement.
Pesée des intérêts
L’intérêt de remplacer d’ici là un chauffage à combustible fossile par un chauffage qui repose sur une source d’énergie durable dépend notamment de la taxe sur le CO2 prévue, des subventions publiques, des besoins énergétiques, ainsi que de la durée de vie résiduelle du chauffage déjà installé.
Si les frais courants associés à une pompe à chaleur, par exemple, sont moindres que ceux d’un chauffage au mazout, les coûts d’investissement sont nettement supérieurs à ceux d’un nouveau brûleur. Dès lors, il est intéressant d’investir si les frais d’installation plus élevés peuvent être amortis via des coûts de fonctionnement plus bas au cours de la durée de vie de la pompe à chaleur. C’est évident pour le mazout, un peu moins pour le gaz.
Selon la Recherche d’UBS, remplacer les chauffages à énergie fossile dans les vieux immeubles mal isolés est intéressant financièrement. Cependant, entre 2011 et 2015, le nombre de chauffages au mazout dans les maisons individuelles construites avant 1990 n’a diminué que d’environ 1% par an. Et les chauffages au mazout arrivés en fin de vie sur cette période ont été remplacés au moins deux fois sur trois par un chauffage du même type.
Ne pas négliger l’isolation
Investir dans l’isolation thermique s’avère aussi intéressant. Mais il est difficile d’en chiffrer la rentabilité. Les effets de la diminution de la consommation énergétique des bâtiments se font plus rapidement ressentir avec les chauffages à combustible fossile.
En outre, il est moins avantageux d’entreprendre des isolations onéreuses dans des bâtiments équipés de pompes à chaleur dans la mesure où les coûts énergétiques associés aux pompes sont trop faibles.