Ce n’est pas un scoop que d’affirmer que notre société et par extension nos entreprises évoluent dans un climat de crise devenu quasi-permanent. Il nous suffit de prendre un peu de distance et de repenser aux deux dernières années afin de saisir l’ampleur du phénomène.
Nous avons, d’une part, vécu une crise sanitaire sans précédents, qui a plongé de nombreuses entreprises dans des situations inédites. D’autre part, cette même crise sanitaire a permis d’accélérer les tendances à la numérisation, ce qui a augmenté la probabilité que des crises d’ordre technique ou technologique surviennent au sein des entreprises. Preuve en est la multiplication des cyberattaques. Plus personne n’est épargné. Sans oublier que cette accélération de la numérisation suscite, mais ce n’est pas nouveau, de nombreuses questions quant à l’évolution du marché du travail, des métiers ainsi que du financement des assurances sociales, notamment.
Parallèlement, le déclenchement de la guerre en Ukraine a fait émerger une crise énergétique et par ricochet une crise économique, qui déstabilisent les entreprises, leurs chaînes d’approvisionnement et in fine leurs performances.
Mais la liste ne s’arrête malheureusement pas là. Il y a bien évidemment la crise climatique, et c’est certainement l’enjeu majeur aujourd’hui, à laquelle les entreprises doivent répondre en repensant leurs pratiques dans le but de répondre aux besoins de notre société, de leurs collaborateurs ou de leurs clients. Nous pouvons encore citer la crise liée à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui dorénavant impacte pratiquement tous les secteurs.
Cela fait beaucoup de crises en même temps, ce qui explique en partie l’affirmation de Pascal Bruckner dans son dernier ouvrage (Le Sacre des pantoufles, du renoncement au monde): «Deux grandes idéologies sont à l’œuvre dans nos sociétés occidentales: le déclinisme et le catastrophisme.»
Les entreprises sont appelées à démontrer leur force de réaction pour assurer leur pérennité
Olivier Sandoz
Nos entreprises évoluent dans un environnement économique et social incertain. Il est de plus en plus souvent fait mention d’un monde «vuca» qui est l’acronyme en anglais de volatilité, incertitude, complexité et ambiguïté.
Face à ces différents défis, les entreprises sont appelées à démontrer leur force de réaction pour assurer leur pérennité. Elles y parviennent. Malgré les crises précitées, notre économie, pour l’instant, se porte globalement bien, ce qui se traduit notamment par des taux de chômage historiquement faibles. Nous ne pouvons donc que saluer la capacité d’adaptation des entreprises, mais aussi rappeler la nécessité de préserver les meilleures conditions-cadres possible afin de leur permettre de faire face aux enjeux actuels et futurs.