Il y a eu l’échec du projet au niveau fédéral, en mai 2014. Puis quelques essais, transformés, dans des cantons. Il y a quelques mois, syndicats et partis de gauche proposaient de reprendre la directive européenne visant à protéger les salaires, qui demande que le taux de couverture par convention collective de travail soit de 80% au moins. Le but de ces différents projets est de garantir un certain niveau de salaire.
Il est clair que l’on doit pouvoir vivre dignement de son travail. Parallèlement, on doit également lutter contre la concurrence déloyale de quelques vilains canards adeptes du dumping. La Fédération des entreprises romandes s’est d’ailleurs toujours battue pour éviter abus et dérives sur le marché du travail. Pour la protection des salariés comme celle des entreprises, qui respectent les règles. Mais ces projets sont-ils pertinents pour autant? Avec son haut niveau de salaire et son taux de chômage comparativement particulièrement bas, la Suisse a-t-elle un problème de salaires? Certainement pas.
Un aimant à bas salaire
En fait, avec ces différents projets, la Suisse est en train de s’inspirer de modèles qui fonctionnent notoirement moins bien que le sien. Prenons l’exemple de la France. Son salaire minimum est dans les faits un aimant à bas salaire. Il est devenu la référence lors de l’embauche et freine la progression des revenus. Le taux de chômage français reste élevé, y compris avoir introduit un régime des 35 heures, qui était censé mieux répartir l’emploi.
En fait, c’est le contraire qui devrait se produire: la Suisse devrait servir d’exemple. Avec un droit du travail souple, qui permet certes de plus facilement licencier mais qui, du coup, n’est pas un frein à l’embauche. Avec un résultat bien plus probant que les autres Etats plus interventionnistes, qui connaissent des taux de chômage plus élevés, notamment auprès des jeunes.
Des outils pour lutter contre les abus
En ne fixant pas de salaire étatique généralisé, mais en privilégiant la négociation branche par branche et région par région, la Suisse offre parmi les meilleures conditions de travail au monde. Et avec les mesures d’accompagnement, mises en place lors de l’entrée en vigueur des accords bilatéraux, elle dispose d’outils performants pour pouvoir lutter contre les risques d’abus.
Certes, tout n’est certainement pas parfait. Mais le fait est que nous n’avons pas à rougir de notre bilan économique et social. Il convient de conserver le pragmatisme et la souplesse qui caractérisent la Suisse. Gardons cela à l’esprit, lorsqu’il s’agit de nous déterminer sur la meilleure façon de garantir des salaires élevés. Gardons-nous surtout de singer ceux qui affichent des résultats nettement moins bons que les nôtres.
Le salaire minimum a permis à la France de tuer toutes les petites industries implantées en province, en effet le salaire minimum ayant pour base la région parisienne devenait insupportable pour les petites industries des villages français ou le coût de la vie était de la moitié de celui de Paris. Tous vos concurrents étrangers souhaitent l'instauration d'un salaire minimum qui enfin provoquera l'effondrement de l'économie en Suisse.
