Voici le topo: nous avons «chassé» un candidat, appelons le Michel. Michel commence par se renseigner, consulte notre profil Linkedin. Il est bien sûr curieux et flatté qu’un «head-hunter» montre de l’intérêt pour lui, il se sent aussitôt important. Il décide de répondre de manière favorable à notre message. Nous convenons d’une première rencontre exploratoire. Michel tient à préciser qu’il est très content et bien traité auprès de son employeur actuel. S’il est venu à notre rencontre, c’est pour se faire une idée de ce qui se passe sur le marché. Ainsi, notre relation se développe et évolue. On se parle régulièrement pendant un, deux puis trois ans. Nous finissons par devenir «amis professionnels».
Un jour, nous le rappelons pour un super projet. Il est enthousiaste et affirme qu’il va rencontrer le recruteur de la banque. Et puis, plus rien… Si si, plus rien, nada! Il ne répond plus à nos messages. Je m’inquiète. Lui est-il arrivé quelque chose (mon côté mère poule…)? A-t-il un problème de santé (le coronavirus)? Est-il en prison (c’est arrivé)? A-t-il été enlevé par un client furieux (tout arrive de nos jours)? Et bien rien de tout ça, Michel n’a juste plus envie de répondre. C’est comme ça, rien de personnel... Cette tendance à disparaître sans donner de nouvelles tend à devenir une «normalité» dans le recrutement, tant elle est répandue, côté recruteurs, et côté candidats. Et ça a un nom: le ghostingLe ghosting est l’art de disparaître sans donner d’explications ou de nouvelles du jour au lendemain. La relation s’arrête subitement. Ce phénomène courant dans les relations amoureuses modernes, est passé des sites de rencontres, au secteur de l’entreprise. Le recrutement est le premier à en faire les frais. Quel recruteur ne sait jamais fait «ghoster» par un candidat? Cette déconvenue, même si elle surprend toujours quand ce sont les recruteurs qui en sont victimes, se répand de plus en plus. Du jour au lendemain, les recruteurs se retrouvent ainsi sans nouvelles d’un candidat, et cela même si le processus de recrutement est bien avancé, voire finalisé.Franchement, quelles sont les raisons de ce dédain? Vous ne savez pas dire non? Vous avez honte?V ous pensez que vous aurez plus de chance si la banque - société ne paye pas le chasseur? Ou vous n’êtes peut-être tout simplement plus en recherche d’emploi? Quelles que soient vos excuses, elles ne sont pas recevables. Le phénomène est marquant, incompréhensible et pénalisant pour les recruteurs.
Ne «ghostez» pas. Tout peut se dire et tout peut s’entendre. Faites attention à votre image. Le recruteur se souviendra de vous et en gardera un mauvais souvenir. Vous resterez celui ou celle qui n’a ni respect ni éthique professionnelle. Souvenez-vous que quelle que soit votre fonction, position, vous allez un jour peut-être rechercher à nouveau un travail, un projet ou une place d’administrateur. Vous attendrez la même éthique et professionnalisme de la personne qui recrute. Votre chemin croisera peut-être à nouveau celui de ce recruteur. La vie professionnelle est longue et le marché du travail tout petit. On ne sait jamais et nous avons tous besoin des uns et des autres maintenant ou plus tard.