Le "best of" de l'éco-finance en VO

24 septembre 2021, 16h20

The Scout Mindset

Julia Galef

Little, Brown & Co

288 pages – 26,90 francs

Nous sommes tous des «petits soldats»: aveuglés par nos idées, nous combattons instinctivement celles des autres, au lieu de les écouter – au risque de les adopter! C’est ce que la philosophe et sceptique américaine Julia Galef déplore dans "The Scout Mindset", proposant, pour sortir de ce piège, une autre méthode de (in)formation. A travers des solutions pratiques et des concepts simples, mêlant philosophie et psychologie, elle recommande la curiosité, l’ouverture d’esprit, la recherche d’opinions variées et… la confiance en soi! Elle le rappelle, il est nécessaire de croire en ses capacités de réflexion – et non en ses idées – pour accepter de se remettre en question. C’est là un véritable guide du succès, qu’il soit social, professionnel ou mental, et une bonne introduction à la quête sans fin de la vérité. (A.-S. S.)

Power Play

Tim Higging

Random House UK

400 pages – 26,90 francs

Elon Musk est, depuis plusieurs années déjà, l’un de nos contemporains les plus controversés, génie révolutionnaire pour certains, baratineur sans limite pour d’autres: la simple mention de son nom fait parler! Un nom qui rime avec projets d’envergure, voire démentiels, voyages spatiaux à «petit» prix, intelligence artificielle. Etc. Et, surtout, Tesla. C’est autour de l’histoire de cette start-up mondialement célèbre que Tim Higgins, journaliste du Wall Street Journal, brosse un portrait – aussi neutre que possible – du magnat aux rêves démesurés, des hauts et bas de sa compagnie Tesla, ainsi que de son goût certain pour l’auto-sabotage. Voilà qui ne changera probablement pas votre opinion sur l’homme derrière les idées, mais pourrait du moins vous éclairer sur son parcours si particulier… (G. De B.)

The Power of Creative Destruction

Philippe Aghion

Harvard UP

390 pages – 48,50 francs

Philippe Aghion a consacré une vie d'études aux méthodes de sortie de crise. Pour l'actuelle, une conviction s'est formée: «La technologie(…) est notre viatique de récupération.» Dans cet essai, il propulse l'«innovation cumulative» comme agent de la prospérité. La notion d’une croissance fondée sur l'accumulation du capital représente une vision devenue incompatible avec des rendements décroissants que seul le progrès technique permet de conjurer. Dans ce texte, il amène de façon vivifiante son credo: la croissance se fait par «Destruction créative». L'innovation, l’entrepreneuriat représentent ce «processus par lequel de nouvelles innovations se produisent continuellement et rendent les technologies existantes obsolètes, de nouvelles entreprises venant constamment concurrencer les entreprises en place, et de nouveaux emplois et activités étant créés et venant sans cesse remplacer des emplois et activités existants.» Eloquent et éclairé. (C.D.)

Stakeholder Capitalism

Klaus Schwab

Wiley & Sons

304 pages – 33,50 francs

Que l’objectif d’une économie mondialisée favorable à la fois au progrès, à l’humanité et à l’environnement soit assigné par Klaus Schwab, fondateur et directeur du World Economic Forum, semble à la fois normal – n’a-t-il pas en main toutes les clés de décryptage? – et dérangeant. Le bilan des problèmes (fractures socio-économiques abyssales, vision à court terme du profit, manquements de maints gouvernements, etc.) et de leur solution, la prise de conscience du poids de l’action individuelle, sont certes peu discutables, d’autant que le Pr Schwab les décrit avec clarté. Ce credo tranche cependant sur une longue «tradition» capitaliste dont il est issu… Opportunisme ou examen de conscience? L’éloge du rôle décisif de chaque maillon dans la chaîne de la globalisation ne peut de toute façon pas faire de mal! (J.B.)