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L’attractivité et l’équilibre fiscal de Genève au cœur des votations de juin

Deux initiatives font fausse route, notamment parce qu’elles voient l’Etat comme solution à tout. Par Catherine Lance-Pasquier

«L’initiative 181 demande la création chaque année de mille emplois publics dans les domaines sociaux ou de la transition écologique.»
KEYSTONE
«L’initiative 181 demande la création chaque année de mille emplois publics dans les domaines sociaux ou de la transition écologique.»
Catherine Lance Pasquier
FER Genève - Directrice adjointe de politique générale
21 avril 2023, 7h00
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Plus que les autres cantons, Genève aime voter, en particulier sur des problématiques fiscales ou sur le rôle dévolu à l’Etat dans la gestion des questions économiques ou de société. La population genevoise pourra ainsi se prononcer en juin sur deux initiatives de la gauche et des syndicats qui visent pour l’une à augmenter la charge fiscale de la minorité de contribuables sur laquelle pèse déjà l’essentiel du poids de l’impôt et pour l’autre à grossir indéfiniment le secteur public au sens large.

L’initiative 181 demande la création chaque année de mille emplois publics dans les domaines sociaux ou de la transition écologique, un nombre qui peut évoluer en fonction du taux de chômage. Elle vise aussi à atteindre la semaine de 32 heures pour un plein-temps sans réduction de salaire, ce qui est irréaliste pour la plupart des PME au vu de l’explosion des coûts du travail que cela engendre.

Cette initiative résulte de la croyance qu’une intervention de l’Etat serait par essence préférable à une action de l’économie privée. Elle fait ainsi fi de la réalité économique en créant des emplois sur une base artificielle. Elle ne prend pas en compte la vitalité du marché de travail et l’apport essentiel des entreprises privées en la matière. En occultant les questions de formation, elle échoue dans sa volonté de lutter contre le chômage, puisque le profil des demandeurs d’emploi ne correspond pas forcément aux postes qui seraient ainsi créés. Elle entraîne enfin des milliards de charges supplémentaires que les générations futures devront financer.

A l’explosion des charges étatiques s’ajoute celle de la charge fiscale

Catherine Lance-Pasquier

A l’explosion des charges étatiques s’ajoute celle de la charge fiscale. C’est ce que vise l’initiative 185 «pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes». Celle-ci s’en prend une nouvelle fois et durablement aux contribuables qui apportent l’essentiel des rentrées fiscales, au motif qu’ils n’ont qu’à payer toujours plus. En augmentant le poids de l’impôt sur la fortune, alors même que le canton connaît déjà le taux d’imposition le plus élevé de Suisse, l’initiative ignore la fragilité de la pyramide fiscale genevoise. Elle se moque en particulier des conséquences sur les entrepreneurs propriétaires de PME qui subissent déjà, par l’imposition de leur outil de travail, une charge fiscale particulièrement lourde à Genève en comparaison des autres cantons.

Ces deux initiatives posent finalement une question simple. Voulons-nous d’un Etat mammouth qui évince l’économie privée et d’une charge fiscale qui décourage l’esprit d’entreprise et affaiblit les PME genevoises? Pour préserver l’attractivité de Genève et l’équilibre fiscal, le refus de ces deux objets s’impose.