Hewlett Packard (HP) est un véritable mythe de la Silicon Valley. Née dans un garage, issue de l’Université de Stanford, établie à Palo Alto, Californie, l’entreprise a vécu toute la révolution informatique des années 1940 à nos jours. Eh bien, c’est fini. HP Enterprise (serveurs, logiciels, services aux entreprises) s’en va au Texas dans la banlieue de Houston précisément. Un choc !
Oracle suit le mouvement et va aussi déplacer son siège vers Austin, Texas. Un autre départ fait jaser : celui de Palantir pour Denver, Colorado. Palantir est la nouvelle génération d’entreprises spécialisées dans les Big Data qui elle aussi, était née à Palo Alto dans le giron de l’Université de Stanford comme HP 80 ans plutôt.
Mais le départ le plus spectaculaire est celui d’Elon Musk, car l’inventeur de la Tesla, de SpaceX, etc. est un marqueur de tendance. Son départ pour le Texas est un signal fort : il y a un air de fin de règne dans la Silicon Valley!
Pourquoi en est t-on arrivé-là ? Plusieurs raisons sans doute.
D’abord les impôts. La Californie a l’impôt sur revenu le plus élevé du pays (12,3%), le Texas le moins (0%).
Ensuite, le prix des maisons. Au Texas, elles sont nettement moins élevées qu’en Californie. Environ 60% moins cher. Dans cet État, le prix médian d'une maison n'est que de 195.000 dollars, ce qui est même inférieur à la moyenne nationale (231.000 dollars).
Enfin, il y a abondance de main d’œuvre qualifiée. « Nous parlons de nous comme du capital humain », a déclaré Laura Huffman à CNN, directrice générale de la Chambre de commerce d'Austin, citant la population diverse et très instruite de la région comme l'une des raisons pour lesquelles les entreprises cherchent à s'y implanter. Elle a fait remarquer que 47 % de la population active de la ville est titulaire d'un bachelor, grâce aux 25 collèges et universités de la région.
Plus grand que la France le Texas accueille désormais de nombreuses start-up. Champion des énergies éoliennes et solaires, il saisit ces opportunités malgré son attachement aux énergies fossiles comme le pétrole ou le gaz. Des villes comme Austin se projette vers l’avenir, notamment avec son « festival du futur » SXSW.
Quant à la Silicon Valley, son déclin est peut-être plus profond encore. Connue pour sa capacité à générer des start-ups en grand nombre, la Silicon Valley a exporté son modèle et maintenant plusieurs écosystèmes font beaucoup mieux qu’elle dont le Texas.