Notre thèse : la Silicon Valley se vide par le départ d’entreprises emblématiques.
La plupart des commentaires portaient sur l’existence de nombreuses «répliques» du modèle californien et de leur rôle en tant que contrepoids de la Silicon Valley. En effet, beaucoup de régions dans le monde (Silicon Wadi en Israël, Bangalore en Inde, Oxford-Cambridge en Angleterre, etc.) se targuent d’avoir copié l’originale.
Cependant, aucune n’a su créer l’ampleur de celle-ci d’où le terme de réplique pour les désigner (comme dans le cas d’un tremblement de terre: les répliques sont de moindre importance). Mais notre thèse est légèrement différente.
Les choses évoluent dans la Silicon Valley, notamment à cause du poids de l’argent (impôts élevés, prix des logements exorbitants, salaires de ministres, coût de la vie inabordable, etc.). Avec le départ de quelques poids lourds comme Hewlett Packard ou Oracle, on assiste à une inversion de tendance que l’on avait déjà pu observer avec la FinTech qui avait plutôt choisi New York comme cluster.
Mais plus important encore, la donne change car en plus des conditions cadres spécifiques aux start-up(venture capital, transferts technologiques, parcs scientifiques et flux de jouvence d’une jeunesse entrepreneuriale), il faut un état d’esprit propice à l’éclosion de l’innovation disruptive dont l’un des piliers est la transformation digitale.
On pourrait même dire que l’Intelligence Artificielle (IA) est au coeur de cette révolution. Ainsi, la plupart des activités professionnelles vont pouvoir être (ré)écrites sous l’impulsion des données et des algorithmes. En effet, celles-ci ont été depuis longtemps décomposées en procédures, en algorithmes (travail à la chaîne, etc.). Par exemple, la comptabilité, la finance, la fabrication… sont des suites de procédures à exécuter. Un cas typique est la médecine dont la moindre activité a été protocolée sous forme d’une succession de tâches à accomplir.
Pour en revenir à l’avenir de la Silicon Valley, on voit bien qu’il n’est plus vraiment nécessaire, avec le digital, d’avoir une concentration dans une région précise. Le digital «by pass» le présentiel. Les lieux sont remplacés par les plateformes. GitHub, Jenkins, Eclipse, ou encore «AI Platform de Google»… sont les nouveaux lieux de l’innovation disruptive. Ainsi, la «Terre entière» peut devenir la Silicon Valley du futur.
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