Selon les données les plus récentes de la Banque mondiale, plus de 696 millions de personnes dans le monde vivent en dessous du seuil international de pauvreté (fixé à 1,90 dollar/jour). Environ 10% de la population mondiale vit dans des conditions d'extrême pauvreté et lutte pour répondre à des besoins fondamentaux tels que la santé, l'éducation, l'accès à l'eau potable et à un système d'assainissement. De plus, la pauvreté frappe encore plus durement les enfants et les femmes (122 femmes de 25 à 34 ans vivent dans la pauvreté pour 100 hommes du même groupe d'âge).
La situation a été exacerbée par la pandémie de Covid-19, car les personnes occupant un emploi informel ont été les plus durement touchées par les mesures de confinement prises à travers le monde, ajoutant environ 97 millions de pauvres dans le monde, ce qui représente une augmentation sans précédent de la pauvreté.
Genève est une pionnière de la microfinance depuis le début des années 2000.
Face à cette problématique le secteur financier a un rôle très important à jouer. En effet, il peut et a accru l'inclusion financière des individus, en leur donnant accès à des moyens de paiement et de transfert sécurisés, à l'épargne, au crédit et à l'assurance. C'est cela la microfinance: fournir un accès aux services financiers à ceux qui sont exclus du système financier traditionnel. Genève est une pionnière de la microfinance depuis le début des années 2000, grâce à la collaboration entre les organisations internationales basées dans la ville, telles que la CNUCED ou l’OIT et le secteur financier. Notamment, Genève a permis le lancement du tout premier fonds d'investissement privé et entièrement commercial dédié à la microfinance, ainsi que du premier gestionnaire de fonds spécialisé en microfinance: BlueOrchard.
D'autres ont suivi comme ResponsAbility et Symbiotics. Depuis lors, le secteur des fonds de microfinance s'est développé. Il est estimé aujourd'hui à 18 milliards de dollars, composé de 117 fonds gérés par 59 sociétés de gestion d'investissement, selon le dernier «Private Asset Impact Fund Report» de Tameo. Près de 37% de ces actifs de fonds d’impact sont gérés par des sociétés basées en Suisse.
Alors que le marché de la finance d’impact comprend désormais une variété de produits de fonds non liés à la microfinance (par exemple, les fonds climat et énergie, les fonds alimentaires et agricoles, etc.), les fonds de microfinance sont fortement axés sur les clients les plus pauvres et réduisent les écarts de revenus, de consommation et d'accès aux la finance.
Selon, le rapport de Tameo, le fonds médian de microfinance atteint 140.000 clients finaux, principalement des femmes (65 %).
Les fonds financent les portefeuilles de prêts des institutions de microfinance qui servent les clients finaux avec de petits prêts (1601 dollars en moyenne) les aidant à développer leurs micro-entreprises, à lisser leur consommation et à renforcer leur résilience aux chocs comme la pandémie de Covid-19.
Sur le fil
Tameo, créée en décembre 2020, a organisé son premier événement public le 13 octobre à l'hôtel Warwick à Genève. Pendant l’événement, l'équipe a partagé les résultats de son enquête annuelle sur les fonds à impact sur les actifs privés (i.e., le rapport PAIF). Avec un échantillon record de 175 fonds, le produit de recherche phare de Tameo apporte plus de transparence grâce à un outil d'analyse comparative granulaire permettant aux gestionnaires de fonds de positionner leurs produits de fonds par rapport à leurs pairs et aux investisseurs de suivre les tendances clés au sein de l'industrie de l’investissement d’Impact. Le rapport complet sera publié en novembre 2021.
*Une chronique de la Communauté Building Bridges préparée avec le soutien de Sustainable Finance Geneva
et du Groupe AlphaMundi