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Joe Biden, président désigné: quoi de neuf?

Daniel Kalt et James Mazeau
Daniel Kalt et James Mazeau
Daniel Kalt / James Mazeau
UBS Global Wealth Management - Chef économiste suisse / Chief Investment Office (CIO)
10 novembre 2020, 12h29
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Les élections américaines de 2020 resteront gravées dans les mémoires en raison de leur extraordinaire suspense, mais aussi des contestations qu’elles ont engendrées. Cependant, en dépit de la pandémie en toile de fond et des craintes de nombreux observateurs, l’élection s’est déroulée dans le calme, sans que des incidents graves ne soient à déplorer. A la surprise de beaucoup, le président Trump et les candidats républicains au Sénat s’en sont nettement mieux sortis que ce que suggérait la quasi-totalité des sondages réalisés avant les élections. Selon toute probabilité, c’est toutefois Joe Biden qui devrait être le locataire de la Maison-Blanche pour les quatre prochaines années. Reste qu’avec un Congrès divisé (une Chambre des représentants dominée par les démocrates et un Sénat majoritairement républicain), il ne bénéficiera pas de conditions favorables pour faire passer des projets de loi clés sur le plan de la politique intérieure.

Questions en suspens

Et même si, désormais, l’issue des élections se précise, il subsiste toujours des zones d’ombre susceptibles d’entraîner d’amples fluctuations sur les marchés. Dans quelle mesure le nouveau gouvernement sera-t-il capable de trouver des compromis? Quel sera le timing des nouvelles mesures de relance budgétaire? Doit-on s’attendre à un durcissement des restrictions de la mobilité liées au Covid-19? Dans de telles phases et du fait du regain de volatilité, il peut être intéressant pour les investisseurs d’opter pour des solutions offrant des rendements de distribution d’un certain niveau, tout en permettant d’investir dans des actions à des niveaux nettement plus bas

Et la Suisse dans tout ça?

Pour les investisseurs suisses qui ont généralement une grande partie de leurs placements investis sur le marché helvétique, l’issue probable des élections américaines soulève diverses interrogations. En matière de politique extérieure et commerciale, quelle posture Joe Biden adoptera-t-il dans le litige commercial initié par Donald Trump avec la Chine? S’il tiendra probablement un discours plus conciliant, il devrait probablement conserver une ligne tout aussi dure que celle de son prédécesseur sur ce dossier.

Le devenir de l’accord de libre-échange

La question décisive pour la Suisse est de savoir si une administration Biden fera baisser le risque que les Etats-Unis livrent également un combat acharné contre l’Europe – ce qu’ils ont déjà menacé de faire sous la présidence Trump – afin, par exemple, de faire cesser des pratiques comme les soutiens publics favorisant l’industrie aéronautique. En effet, une guerre commerciale ouverte qui dégénérerait aussi avec l’Europe impacterait également l’économie helvétique. Par ailleurs, divers observateurs ont déjà fait part de leurs craintes qu’une administration Biden risque d’entraver la conclusion de l’accord de libre-échange en préparation depuis longtemps entre la Suisse et les Etats-Unis. En outre, avec un Congrès divisé, les nouvelles réglementations (tarifaires), notamment dans les domaines de la santé et pharmaceutique, pourraient être relativement moins strictes qu’elles ne l’auraient été en cas de raz-de-marée démocrate. Cela pourrait se répercuter sur le marché suisse des actions, très influencé par les pharmas. * Chef économiste Suisse / CIO UBS Global Wealth Management