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Il n’y a pas d’alternative à une Suisse ouverte

Le repli et le protectionnisme n’apporteront pas de réponses valables aux enjeux actuels. Par Catherine Lance Pasquier

«S’il faut saluer et encourager les efforts entrepris pour améliorer l’employabilité de la main-d’œuvre locale, il n’est pas possible de couvrir les besoins des entreprises sans la libre circulation des personnes avec l'UE.»
KEYSTONE
«S’il faut saluer et encourager les efforts entrepris pour améliorer l’employabilité de la main-d’œuvre locale, il n’est pas possible de couvrir les besoins des entreprises sans la libre circulation des personnes avec l'UE.»
Catherine Lance Pasquier
FER Genève - Directrice adjointe de politique générale
24 novembre 2023, 7h00
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Le Parlement se réunira dans quelques jours pour sa session d’hiver dans une nouvelle configuration politique, mais il retrouvera les enjeux déjà abordés lors des débats précédents. Les autorités fédérales doivent en effet faire face à des défis qui témoignent des évolutions profondes de la société, aux plans environnemental, démographique ou encore numérique. Sécuriser l’approvisionnement énergétique de la Suisse, assurer la présence d’une main-d’œuvre qualifiée en nombre suffisant, respecter les engagements climatiques ou encore pérenniser le système de prévoyance vieillesse sont quelques-uns des objectifs à atteindre.

Si ces thématiques sont souvent abordées, essentiellement sous l’angle de la politique intérieure, elles ne peuvent pourtant pas être traitées sans prendre en considération leur dimension internationale. Les autres pays, notamment européens, qui connaissent au demeurant les mêmes défis, font partie de la solution.

L’atteinte des objectifs climatiques et énergétiques ne peut être envisagée sans un renforcement de la coopération avec l’UE

Catherine Lance Pasquier

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée, par exemple, va s’accroître et il pourrait manquer plusieurs centaines de milliers de travailleurs dans quelques années. S’il faut saluer et encourager les efforts entrepris pour améliorer l’employabilité de la main-d’œuvre locale, il est clair qu’il n’est pas possible de couvrir les besoins des entreprises sans immigration et, en particulier, sans la libre circulation des personnes avec l’Union européenne (UE). De même, l’atteinte des objectifs climatiques et énergétiques ne peut être envisagée sans un renforcement de la coopération avec l’UE. Elle est indispensable notamment pour assurer la sécurité d’approvisionnement de la Suisse.

Le succès de l’économie suisse et la prospérité générale du pays nous font parfois oublier cette réalité: notre pays a particulièrement besoin d’une coopération multilatérale renforcée et de relations bilatérales fortes avec son partenaire européen. Plus que les autres, nous devons rappeler que le repli et le protectionnisme n’apporteront pas de réponses valables aux enjeux actuels.

Le nouveau Parlement ne doit pas se tromper. Il n’y a pas d’alternative à une Suisse ouverte, fortement intégrée au commerce international et engagée en faveur du multilatéralisme. Il n’y a pas d’alternative à des relations étroites avec l’UE, avec qui l’interdépendance est appelée à se renforcer encore.

Au-delà des considérations économiques, l’actualité internationale tragique de ces dernières semaines et les bouleversements géopolitiques majeurs ont mis en exergue le fait que la Suisse et et les Vingt-Sept sont aussi unis par une convergence de valeurs et d’objectifs communs, comme la défense de la démocratie, de l’Etat de droit, des libertés fondamentales et de la dignité humaine. Un renforcement des relations avec l’UE s’impose donc comme une évidence.