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Il est grand temps de parler d’Europe

L’échéance des prochaines élections fédérales ne saurait être un prétexte à l’inaction. Par Arnaud Midez

«Il est grand temps de savoir ce que la Suisse attend vraiment de l'Europe.»
KEYSTONE
«Il est grand temps de savoir ce que la Suisse attend vraiment de l'Europe.»
Arnaud Midez
Economiesuisse - Responsable de projets Economie extérieure
16 novembre 2022, 8h00
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C’était il y a dix-huit mois, le Conseil fédéral faisait date en décidant de mettre unilatéralement un terme à des années de négociations sur un accord-cadre avec l’Union européenne (UE). Celui-ci aurait eu pour objectif de stabiliser les accords bilatéraux – maintes fois plébiscités dans les urnes – tout en les rendant compatibles avec l’évolution continue du droit européen. Dix-huit mois après, il manque toujours une perspective claire en matière de relations futures avec l’UE. Difficile de ne pas reconnaître que nous sommes dans une impasse, malgré les nombreux appels des milieux académiques, scientifiques, culturels et politiques du pays.

Toutes les négociations destinées à mettre à jour les accords bilatéraux existants sont au point mort. L’accord sur la reconnaissance mutuelle en matière d’évaluation de la conformité (ARM) n’est plus applicable aux dispositifs médicaux in vitro depuis le 26 mai dernier; un secteur qui compte 232 entreprises, emploie 14.300 personnes en Suisse et génère 2 milliards de francs suisses de valeur ajoutée.

Bientôt pourrait venir le tour de l’industrie du textile, de la construction et des machines. Bien que peu perceptible par tout un chacun, la lente mais certaine érosion de la participation au marché intérieur européen est une réalité pour bon nombre d’entreprises suisses exportatrices.

Freinée par toutes sortes de réserves et d’intérêts particuliers, la Suisse ne parvient pas à développer la voie bilatérale

Arnaud Midez

Nos universités et start-up font également les frais de l’exclusion de la Suisse des programmes de recherche européens tel qu’Horizon Europe. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs franchi le pas en décidant de transférer en partie leur activité dans l’Union européenne. C’est notamment le cas de l’entreprise genevoise ID Quantique, leader mondial de la cybersécurité, qui pour accéder au programme Digital Europe créera de nouveaux emplois en Autriche. On le voit déjà, tout ceci aura à terme un impact sur la décision de développer des affaires ou de s’implanter en Suisse.

Freinée par toutes sortes de réserves et d’intérêts particuliers, la Suisse ne parvient pas à développer la voie bilatérale. Dans le même temps, les sujets propices à une étroite coopération avec les États européens se multiplient. L’échéance des prochaines élections fédérales ne saurait être un prétexte à l’inaction: les entreprises et scientifiques de ce pays ne peuvent se le permettre!

Il est grand temps de parler d’Europe, et de savoir ce que la Suisse attend vraiment d’elle. Nous voulons sonder la marge de manœuvre en politique intérieure qui nous permettra de satisfaire ces attentes. C’est pourquoi l’alliance ouverte + souveraine monte au créneau pour lancer le débat avec les organisations partenaires des milieux économiques, scientifiques, culturels et sociaux.

«Suisse-UE: comment sortir de l’impasse?», événement le 1er décembre à Lausanne, les détails sur www.ouverte-souveraine.ch/

Commentaires 1

L'Europe agonise sous le poids de sa dette et le relèvement des taux d'intérêts, l'OTAN est au bord de l'explosion après celle des gazoducs et la Suisse aimerait s'associer à cette débâcle.La Suisse a déjà perdu sa neutralité, mais qui cherche la ruine de la confédération ?

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Christian Roche
17.11.2022