• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

Finances publiques: bonne nouvelle à Genève

Les résultats 2021 sont bons, mais dans le cadre de l’élaboration du budget 2023, il faut se garder de crier à «l’open bar». Par Olivier Sandoz

«La situation réjouissante des comptes 2021 s’explique par des transactions immobilières record.»
Keystone
«La situation réjouissante des comptes 2021 s’explique par des transactions immobilières record.»
Olivier Sandoz
FER Genève - Directeur général adjoint
07 avril 2022, 20h00
Partager

Les entreprises et la société en général font face à de nombreux défis: crises sanitaires et climatiques, digitalisation et ses impacts notamment sur le marché du travail, adaptation de nos assurances sociales à l’évolution démographique. A cela s’ajoute la pénurie de matières premières, les incertitudes liées à la guerre en Ukraine et à l’approvisionnement énergétique. N’en jetez plus.

Heureusement, il y a aussi des nouvelles réjouissantes. Comme à Genève pour les comptes 2021. En effet, alors que les prévisions étaient sombres, avec un déficit attendu de près de 850 millions francs, ces derniers affichent un bénéfice de près de 50 millions.

Malgré les incertitudes et défis précités, les recettes ont franchi le cap des 10 milliards de francs, en augmentation de plus de 18% par rapport au budget. Genève a enregistré 999 millions de francs de revenus fiscaux supplémentaires. Il est grand temps de cesser de prétendre que ce canton vit une crise des recettes! Quant à la dette, même si elle diminue de 427 millions de francs, elle reste abyssale puisqu’elle s’élève à 12,4 milliards, que les générations futures devront assumer. Au niveau des charges, elles restent les plus élevées de Suisse.

La situation réjouissante des comptes 2021 s’explique par des transactions immobilières record, des fleurons de l’économie genevoise qui performent, ou encore une rétrocession particulièrement généreuse des recettes de la BNS. Pour ce qui est de l’impôt sur les entreprises, il a progressé de 46%, grâce à la croissance de certains secteurs, tels que le commerce international, la finance et l’horlogerie.

A Genève, en 2020, 36,2% des personnes physiques n’ont pas payé d’impôt sur le revenu

Olivier Sandoz

Il convient néanmoins de ne pas perdre de vue certaines réalités: à Genève, en 2020, 36,2% des personnes physiques n’ont pas payé d’impôt sur le revenu. Quant aux impôts sur les personnes morales, au vu de la pyramide fiscale, un petit nombre d’entreprises en paie la plus grande partie. Quant à l’impôt sur la fortune qui est à Genève le plus élevé de Suisse, 1,3% des contribuables en assume le 70%. C’est dire la fragilité du système, que certains, par idéologie, se refusent d’admettre. Il faut à tout prix éviter que les personnes physiques et morales, qui supportent l’essentiel du fardeau fiscal, soient contraintes d’aller s’installer sous des cieux plus cléments.

Nous devons tous poursuivre un but: la cohésion sociale, qui implique une juste redistribution des richesses. Mais avant de les redistribuer, il faut les créer et donc garantir les conditions cadre nécessaires.

Un ancien Conseiller fédéral socialiste avait affirmé que les riches n’avaient pas besoin de l’AVS, mais que l’AVS avait besoin des riches. Il en va de même pour Genève.

Et comme l’a très justement dit Nathalie Fontanet, Conseillère d’Etat en charge des finances, certes les résultats 2021 sont bons, mais dans le cadre de l’élaboration du budget 2023, il faut se garder de crier à «l’open bar».