Dans le Global Gender Gap Report 2021 du Forum économique mondial, la Suisse remonte dans le top 10 des pays et atteint l'écart entre les sexes le plus faible de son histoire. L'année 2021 marque également le 50e anniversaire du suffrage féminin en Suisse, accordé plus de 50 ans après les États-Unis et l'Allemagne. Malgré ce timide départ, la parité entre les sexes en Suisse s'est accélérée depuis. Voici quatre évolutions clés.
Les élections fédérales 2019 sont entrées dans l'histoire comme les élections "des femmes", aboutissant à une représentation féminine de 42% au Conseil national. Avec trois femmes ministres, le taux de femmes au Conseil fédéral reste constant. Au niveau cantonal, l'amélioration de la représentation est néanmoins modérée, tandis qu'au niveau des villes, aucune tendance claire n'apparaît.
La nouvelle mesure pour une meilleure représentation des femmes à la tête des entreprises cotées en bourse, approuvée de justesse par le Conseil national, demandera aux entreprises d'attribuer aux femmes au moins 30% des postes dans les conseils d'administration et 20% dans les conseils de direction. Le non-respect de cette règle exigera une justification dans le rapport de rémunération et la création de mesures pour atteindre ces quotas.
Les hommes ont également un rôle clé à jouer pour atteindre l'égalité des sexes.
En 2020, le peuple suisse a adopté un congé paternité indemnisé de deux semaines. Bien que cela puisse être considéré comme un pas modeste, de nouvelles idées sont déjà en discussion.
L'histoire témoigne aujourd'hui de l'impact de la première grève des femmes en juin 1991 qui a ouvert la voie à la légalisation de l'avortement ou à la mise en œuvre de l'article constitutionnel sur le congé maternité. L'année dernière, près de 30 ans plus tard, encore plus de femmes (et d'hommes) sont descendus dans la rue pour réclamer "un salaire plus élevé, plus d'égalité et plus de respect". Cela a immédiatement donné lieu à sept réponses parlementaires, sur des sujets allant de la violence sexuelle à un musée des femmes, émanant de la gauche et de la droite, qui se sont multipliées.
Certains pensaient que le suffrage féminin ferait dérailler l'une des plus anciennes démocraties du monde. Pourtant, il a rendu la Suisse plus forte. Ses progrès significatifs en matière d'égalité des sexes sont évidents, mais pas suffisants.
La suppression d'obstacles persistants tels que l'écart de rémunération, l'imposition conjointe des couples mariés, les dispositions obsolètes du système de retraite et l'accès limité à des services de garde abordables contribuerait sans aucun doute à la progression continue de la Suisse vers l'égalité. Le changement commence dans les esprits, mais a ensuite besoin de structures pour le consolider.