Hier et aujourd’hui, le trafic routier pose problème à Genève. Bouchons aux heures de pointe. Difficultés de traverser la rade. Volonté politique de limiter la fluidité du trafic automobile avec toutes sortes de mesures dissuasives: feux rouges interminables, limitation de vitesse, nouveaux sens interdits, nouvelles routes piétonnes, réduction des places de parking avec comme conséquence des véhicules qui tournent en rond à la recherche d’une place, etc.
Qu’en sera-t-il demain?
Un espoir est généralement attribué à la voiture électrique plus écologique… mais voilà, les conducteurs de voitures électriques roulent plus que les autres. Pour preuve, en Belgique en 2021 (ils ont un carnet officiel et obligatoire, le «car pass», qui contrôle avec grande précision le kilométrage) donc avec une moyenne de 20.919 km/an, les conducteurs de Tesla sont ceux qui roulent le plus. Les Tesla sont des voitures plutôt récentes (2-3 ans en moyenne), ce qui explique en partie la moyenne annuelle élevée de kilomètres parcourus. La marque californienne devance par exemple Volvo (19.013 km) et Mercedes (19.010 km).
Bien sûr, ce n’est qu’une statistique mais elle révèle deux phénomènes: les conducteurs de voitures électriques ne sont pas du tout pour la sobriété. Il consomme du kilomètre et il ne faudra pas compter sur eux pour une quelconque diminution du trafic.
Le problème reste entier!
Alors dans ces conditions, comment améliorer le trafic routier à Genève?
Soyons rationnels. Il faut que l’un des groupes suivants quitte la ville: les habitants, les commerçants ou les institutions étatiques.
Dans les années soixante, on a choisi d’éloigner les habitants en construisant, comme partout en Europe, des cités satellites. Cette vision fonctionnelle du territoire par zones (habitation, industrielle, commerçante) a généré plus de trafic car il fallait bien se déplacer entre ces différentes zones, sans parler des problèmes sociaux.
Les Américains et beaucoup de villes françaises choisirent ensuite d’éloigner les magasins pour les placer dans de grandes zones commerciales (Mall). Résultats: les centres-villes dépérirent dangereusement.
Bon, il reste les institutions étatiques. A Genève, cela voudrait dire: sortir la Justice (c’est presque fait, elle va se déplacer dans le quartier du PAV) mais aussi les autres administrations de la Vieille-Ville (c’est quand même le mètre carré le plus cher de Genève occupé par des fonctionnaires!) ou alors l’Université (un campus comme à Lausanne c’est tout de même bien mieux), etc.
Eloigner les institutions
Pourquoi ne pas rêver de projets encore plus ambitieux: par exemple sortir les hôpitaux de la ville car c’est le plus grand employeur institutionnel du Canton (+12.000 emplois). Imaginez-vous, un centre hospitalier ultramoderne, en campagne avec son propre accès autoroutier.
Evidemment, de très gros chantiers en perspective pour plusieurs générations entières d’urbanistes et d’architectes avec une vision forte: sortir les institutions pour sauver la ville de demain.
En tous les cas, ce n’est pas la voiture électrique ou intelligente qui le fera!