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COP27: Quel sera le prix de la paix?

Les besoins annuels de financement pour l’adaptation aux changements climatiques sont désormais estimés entre 160 et 340 milliards de dollars d’ici 2030. Par Olivier Ferrari

«Cette COP27 sera confrontée aux responsabilités que chacun doit prendre.»
KEYSTONE
«Cette COP27 sera confrontée aux responsabilités que chacun doit prendre.»
Olivier Ferrari
Fondateur - Coninco
10 novembre 2022, 10h00
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«Que devons-nous faire? Exploiter nos ressources et nourrir nos enfants et nos petits-enfants? Ou les contempler et laisser nos enfants et nos petits-enfants mourir de faim parce que nous devons protéger la planète?» Eve Bazaïba, vice-première ministre et ministre de l’Environnement de la République démocratique du Congo (RDC), avait ouvert ainsi la préconférence sur le climat COP27 organisée à Kinshasa. La RDC avait signé en 2021 à la COP26 un accord de 500 millions d’euros, l’engageant à préserver ses forêts. Fin juillet 2022, le gouvernement congolais a lancé un appel d’offres pour l’octroi de droits d’exploitation à 27 champs pétroliers et 3 champs gaziers. Il estime le gain potentiel à plus de 640 milliards d’euros.

Respecter les engagements de Glasgow est l’un des cinq objectifs de cette nouvelle conférence des parties! La RDC a donné le ton! Les subventions mondiales aux matières premières fossiles ne font que se renforcer depuis que la guerre en Ukraine a permis de révéler notre insouciance dans une croissance exponentielle de consommation d’énergie en général. Depuis Glasgow, le Royaume-Uni a annoncé un accroissement des licences pétrolières, la Chine a confirmé l’ouverture de nouvelles mines de charbon. L’Allemagne de son côté justifié un accroissement à court terme de recourir au charbon, pour remplacer le gaz russe. Le concept de «zéro émission» devient de plus en plus éloigné sur la manière de l’atteindre.

Les subventions mondiales aux matières premières fossiles ne font que se renforcer depuis la guerre en Ukraine

Olivier Ferrari

Les dédommagements à accorder aux pays en développement par l’Occident font également partie des éléments de cette COP27 et les pays riches seront priés d’assumer leur responsabilité. Un rapport du 3 courant du Programme des Nation unies pour l’environnement (PNUE) relève que les besoins annuels de financement pour l’adaptation aux changements climatiques sont désormais estimés entre 160 et 340 milliards de dollars d’ici 2030. L’objectif de financement à l’adaptation est d’atteindre 40 milliards de dollars d’ici 2025 (29 milliards 2020).

Il est intéressant de noter que la capitalisation boursière mondiale est proche des 100.000 milliards, et, selon un rapport de la Banque des règlements internationaux, la dernière somme évaluée des produits dérivés mondiaux était de 710.000 milliards de dollars, dont seulement 15% à 20% ont un impact sur l’économie réelle. Un débat sur le financement des pertes et dommages dure depuis 30 ans alors même que «l’argent» existe. Cette COP27 sera confrontée aux responsabilités que chacun doit prendre.

Nous avons relâché, en 2020, 32 gigatonnes (Gt) de CO2 dans l’atmosphère. La Chine (9,8 Gt), les Etats-Unis (4,4 Gt), l’Inde (2,3 Gt) et le Japon (1 Gt) représentent le 55 % de ces émissions!

Les (in)actions négociées depuis un quart de siècle dans les conférences successives des parties nous préparent à une immigration de plus en plus climatique d’au moins 1 milliard de personnes d’ici à 2050, contre 272 millions de migrants internationaux atteint en 2019. La paix sociale des pays développés a déjà commencé à être soumise à rude épreuve.