On me demande très souvent pour quelles raisons j’ai créé ma société. Est-ce qu’il faut certaines qualités ou expérience pour oser faire le pas? Au fil de mes contributions, je discuterai avec vous de mon parcours tant humain que professionnel, celui de femme et d’entrepreneur. Mais commençons par le commencement.
A 22 ans, je suis entrée dans le monde du recrutement et là, j’ai très vite réalisé que j’étais à ma place. J’ai gravi les échelons avec entrain. J’ai rejoint JPMorgan à Genève, puis à Londres et j’y suis restée pendant 3 ans. C’est en 2008, que ma route prend un autre grand virage. L’employeur de mon mari lui propose une expatriation au Moyen-Orient. Je travaillais à l’époque dans une banque privée. Cette proposition arrivait à un très bon moment dans ma vie car j’étais jeune maman d’un petit garçon et enceinte du deuxième. En route donc pour Bahreïn. Sur place j’étais à la fois heureuse d’être pour la première fois maman à 100%, mais je ressentais aussi le manque de défis professionnels...
Premiers inputs
J’ai donc intégré un cercle d’entrepreneurs pour qui l’échec faisait partie de l’aventure et était considéré comme normal. J’étais séduite et une petite musique commençait à faire son chemin en moi. Au bout d’un an et demi, sur un coup de tête, mon mari et moi avons décidé de faire un tour du monde de plusieurs mois avec les enfants. Cette parenthèse a été magique. C’est d’ailleurs durant ces quelques mois de voyage que la notion de liberté a pris tout son sens et que l’entrepreneuriat m’est apparu comme une évidence. Nous sommes allés voir mes anciens collègues de JPMorgan basés dans différentes parties du globe et j’ai commencé à leur parler de mon projet. Quasi unanimement, tous m’ont encouragée à me lancer à fond dans cette aventure. Je suis rentrée en Suisse en 2009, soit en pleine crise économique, mais gonflée à bloc! A mon tour de monter ma société: Brodard Executive Search.
C’est parti!
J’avais de l’énergie à revendre et j’étais surtout prête à prendre des risques. C’est donc avec un simple PC, un téléphone portable et ma liste de contacts que j’ai commencé à tracer mon sillon. Ma conviction d’y parvenir, ma résilience et mon acceptation des échecs potentiels ont été la clé.Je vous raconterai une prochaine fois combien le chemin a été long, les claques et les remises en questions nombreuses. J’ai aussi dû parfois affronter la peur, le rejet et le regard des autres. Mais dix ans plus tard, je suis fière d’avoir créé un cabinet de recrutement reconnu en Suisse romande et depuis l’été dernier, installé aussi dans l’arène zurichoise.
Le bilan?
Il est évidemment positif! Le marché a énormément changé; accompagnée désormais par une équipe solide et professionnelle de huit collègues, je ne suis plus seule à avancer. Ma liberté a évolué, j’ai dû apprendre à gérer une équipe, mais l’envie, la passion et l’énergie sont plus que jamais présentes. Et c’est ce qui me donne la force, encore aujourd’hui, de monter de nouveaux projets.Être une femme entrepreneure c’est avoir une âme de marathonienne! Mais ça, c’est un autre sujet que je développerai ici prochainement!