La guerre en Ukraine a mis la sécurité alimentaire au centre d’attention du monde. La hausse des prix des denrées alimentaires met en lumière la fragilité des systèmes alimentaires actuels. Au-delà de la guerre, la production alimentaire pose des défis au développement durable: 31% des gaz à effet de serre, sont générés par la production alimentaire, et 40% des fruits et légumes sont gaspillés chaque année.
Responsable d'environ 10% de la production alimentaire mondiale, l'agro-industrie brésilienne joue un rôle important dans le système alimentaire actuel. Un quart du PIB brésilien provient de la production alimentaire. Alors que le nombre d'investissements dans les technologies alimentaires a triplé entre 2015 et 2018 à l'échelle mondiale, l'ensemble du continent sud-américain ne représente que 5% de ces investissements.
Jusqu'à présent, l’agriculture brésilienne s'est principalement concentrée sur l'augmentation de la productivité et la réduction des coûts de production. Cependant, il est essentiel d'augmenter et d'optimiser la qualité et la durée de conservation des produits alimentaires, de réduire l'utilisation des pesticides actuels et de développer l'économie des biopesticides. Ce domaine est en expansion et générera des opportunités importantes, afin de répondre aux normes réglementaires internationales et à la sensibilisation des consommateurs nationaux.
D'autres mouvements gagnent également en maturité au Brésil. De la réduction d'impôts pour les produits laitiers alternatifs, les programmes pour promouvoir l'agriculture familiale et l'entrepreneuriat local, à l'alliance des différents acteurs pour construire de forts écosystèmes de Agtech et Foodtech, le panorama change.
Des grands producteurs de viande comme JBS et BRF codéveloppent et investissent dans des foodtech prometteuses
Malin Borg
Récemment, le ministère de l’agriculture, de l'élevage et de l'approvisionnement alimentaire, en collaboration avec le Food Tech Hub Latam a lancé le plan national de protéines alternatives, dans l'idée que pour garder sa place comme producteur pertinent, le Brésil doit développer d'autres sources de protéines. Des grands producteurs de viande comme JBS et BRF codéveloppent et investissent dans des foodtech prometteuses.
C'est là que la Suisse peut se démarquer. La start-up suisse OneSoil s'associe à des spécialistes et des producteurs brésiliens pour proposer des technologies agricoles de précision permettant de surveiller les cultures et d'augmenter les rendements. De son tôté, Agrinorm développe une technologie qui optimise la chaîne d'approvisionnement des fruits et légumes. Sa technologie est en cour de validation du marché brésilien. Dans un pays avec de grandes métropoles comme São Paulo, les techniques d'agriculture urbaine telles que les solutions proposées par Fruitful Farming ou Légumes Perchés ont un grand potentiel de succès.
En saisissant les opportunités de cette superpuissance systémique, les acteurs suisses sont bien placés pour faire la différence vers un avenir de l'alimentation durable au Brésil et dans le monde.
La version en anglais de cet article est disponible ici.