En décembre 2021, E4S avait étudié l’impact du désinvestissement en tant que stratégie responsable. La série E4S sur l’actionnariat actif se penche sur une alternative au désinvestissement: l’engagement et le vote.
La première étude de cette série, «Actionnariat actif: par qui et comment?», avait décrypté cette pratique. «Actionnariat actif: pour quel impact?» est la seconde de la série. Elle étudie l’impact de ce type d’actionnariat et plus particulièrement les bénéfices et coûts pour l’investisseur qui s’engage, ainsi que les réactions et changements de comportement de l’entreprise ciblée. Pour être fructueux dans leurs engagements, les investisseurs devront toutefois prendre en compte différents facteurs.
La semaine dernière, Enterprise for Society (E4S) Center dévoilait la première analyse de sa série sur l’actionnariat actif, décryptant cette pratique à la popularité croissante. Aujourd’hui, il s’attarde sur l’impact de l’actionnariat actif, à la fois pour l’investisseur et l’entreprise impliquée.
L’actionnariat actif s’applique traditionnellement aux actions cotées en Bourse et se base sur deux composantes principales : le vote et l’engagement. Tous deux sont extrêmement liés, se complètent et peuvent s’enclencher l’un l’autre. L’engagement peut être privé ou public, individuel ou collaboratif, ou un mixte en fonction de la réceptivité de l’entreprise ciblée.
Les thèmes et les acteurs sont divers et les réglementations et la culture autour de l’actionnariat actif varient selon les régions. Mais quel est le réel impact de l’actionnariat actif pour l’investisseur et l’entreprise ciblée?
Coûteux pour l’investisseur mais récompensé par le marché
Les investisseurs faisant appel à l’actionnariat actif s’exposent à des coûts administratifs et indirects élevés mais sont généralement récompensés par des rendements supérieurs. L’actionnariat actif requiert des qualités d’écoute et de la persévérance ainsi que des ressources importantes pour évaluer rigoureusement l’entreprise et mettre en place des objectifs et leur suivi.
En dehors des améliorations ESG, les investisseurs s’exposant aux coûts de l’actionnariat actif peuvent les justifier de deux manières: par une augmentation de la valeur de l’entreprise et une diminution des risques ex-post ainsi que par des avantages informationnels et réputationnels. Ces derniers ne sont pas nécessairement partagés avec les autres actionnaires.

Des améliorations du côté des entreprises engagées
Les entreprises engagées améliorent généralement leurs pratiques ESG, surtout lorsqu’elles ont du retard sur leurs pairs. Elles voient également leur performance opérationnelle et financière s’améliorer, à travers une croissance des ventes et une augmentation de la productivité.
Leurs relations avec les parties prenantes sont aussi impactées: les actionnaires veulent conserver leur participation et les employés sont plus loyaux à l’entreprise après une amélioration de leurs pratiques ESG, mais les auditeurs seraient plus diligents.
Collaborer, la clé pour avoir de l’impact
La collaboration entre investisseurs apparaît comme un facteur clé dans le potentiel d’impact de l’actionnariat actif. D’une part, elle permet de réduire les coûts liés à la duplication des responsabilités et des efforts de recherche. D’autre part, elle semble aussi plus efficace: les entreprises ciblées par l’engagement collaboratif performent mieux sur la durée.
Un groupe d’actionnaires diversifié a en effet plus de poids et parfois une meilleure compréhension de l’environnement de l’entreprise, et peut ainsi être une solution dans le cas où l’engagement individuel échoue ou n’est pas envisageable financièrement pour l’investisseur.
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Prochain épisode mercredi 27 avril 2022. Actionnariat actif: les clés du succès