Cette question revient souvent lors des rencontres qui émaillent le paysage économique vaudois. Cela revient pour beaucoup à faire poliment remarquer soit que les conditions cadre actuelles ne sont plus à la hauteur d’un tel défi, soit, tout simplement, que nous nous endormons sur nos lauriers.
Pourtant la Suisse est bien positionnée dans les classements en matière d’innovation. Le mérite de nos hautes écoles est vanté loin à la ronde. Le canton de Vaud regorge de start-up à la pointe dans leur domaine respectif, à commencer par la medtech. La réalité du terrain des entrepreneurs et les difficultés d’investissement doivent au contraire nous réveiller et nous inciter à penser l’économie de demain.
L’Académie suisse des sciences techniques (SATW) a présenté récemment son Technology Outlook, analysant trente-deux technologies prometteuses pour le pays. Plus de 180 experts ont évalué quelles étaient les technologies les plus prometteuses pour la Suisse.
En sont ressorties quatre catégories. Les «stars technologiques» qui auront un impact important: photovoltaïque, sources alternatives de protéines, production alimentaire durable, la 5G ou encore certains tests médicaux pointus. Les «niches technologiques» pour lesquelles le retour sur investissement doit être soumis à un regard critique: la photosynthèse artificielle, le captage et le stockage du CO2, ainsi que la blockchain. Les «espoirs technologiques» pour lesquels le marché n’est pas encore prêt et dont les entreprises suisses doivent suivre l’évolution: l’informatique quantique, les véhicules autonomes, la géothermie… Et enfin «les succès technologiques assurés» devant faire l’objet d’un suivi rigoureux: l’internet des objets, les machines connectées, la cryptographie quantique et post-quantique ou encore la biologie de synthèse.
Faisons confiance à nos chercheurs et entrepreneurs pour trouver les innovations!
Philippe Miauton
Se faire dépasser dans ces domaines pourrait évidemment avoir de fâcheuses conséquences économiques, voire en termes de souveraineté. Faisons confiance à nos chercheurs et entrepreneurs pour trouver les innovations!
En revanche, il faut améliorer notre capacité à les accompagner dans leur développement. Nos financements de la recherche académique, mais aussi les soutiens à la R&D ne sont pas inexistants. En revanche, il faut impérativement maximiser notre collaboration internationale par le biais de l’accord-cadre. Accéder à du capital en Suisse relève de la gageure. Surtout au moment de croître à l’international. Il suffit de constater les difficultés de créer un Fonds national pour prendre la mesure de la frilosité de nos politiques fédéraux.
Le potentiel technologique existe pour voir naître le prochain Logitech, il nous reste à l’accompagner en utilisant de nouvelles recettes. Voilà un beau vœu à l’approche de cette fin 2023.