Chaque année, la même rengaine: l’indexation des salaires est exigée, à coups de manifestations et grèves, par les fonctionnaires et leurs syndicats qui martèlent que l’inflation grignote le pouvoir d’achat, tout comme la hausse massive des primes maladie. Dès lors l’indexation prévue par les gouvernements romands qui varient entre 1% à Genève, 1,7% sur Vaud et 1,4% à Fribourg sont jugées «insuffisantes». Ils demandent 5%!
Face à eux, l’Etat avance les coûts supplémentaires que cela engendrerait, payés par les impôts. Pour Genève, l’indexation demandée représenterait une dépense de plus de 300 millions en 2024. La ministre des Finances a par ailleurs rappelé, sur la RTS, «que la situation des fonctionnaires n’est de loin pas plus précaire que celle de la population».
Quant aux faîtières patronales, elles mettent en garde contre une possible spirale prix-salaires qui pourrait péjorer la santé des entreprises, voire conduire certaines à déposer le bilan.
Les employés du secteur privé sont, eux aussi, à plaindre
Les collaborateurs du privé, qui ne sont pas syndiqués, ne perçoivent pas systématiquement une hausse de salaire. Pourtant, eux aussi subissent une baisse de leur pouvoir d’achat. Et à ceux qui prétendent que le privé rémunère mieux que la fonction publique, l’étude de l’institut de recherche pour la politique économique suisse de l’Université de Lucerne, publiée en février 2023, leur donne tort. Le fonctionnaire de l’administration cantonale est bien mieux rémunéré que son homologue du privé, caractéristiques égales.
Il faut surtout rappeler aux fonctionnaires que leurs revendications sont d’autant plus inaudibles qu’il ne leur est pas demandé de prouver leur efficacité et que la sécurité de l’emploi est généralement assurée. Un collaborateur inefficace dans le privé pointera, lui, plus rapidement au chômage. Et là, plus question d’augmentation de salaire. Alors quand est-ce que les fonctionnaires arrêteront de pleurnicher? Le cas échéant, libre à eux de postuler dans la réalité salariale du secteur privé.