L'Office fédéral de la statistique (OFS) chiffre jeudi à 2,4% la contraction en 2020 du produit intérieur brut (PIB) helvétique, marqué par les effets de la pandémie. Cette première estimation des statisticiens fédéraux s'avère plus modeste que les 2,9% articulés dès le mois de février par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).
Les auteurs des calculs précisent avoir révisé les résultats 2018 et 2019 à l'aune de nouvelles informations, retranchant dans les deux cas 0,1 point de pourcentage de croissance à respectivement 2,9% et 1,2%, détaille le rapport diffusé jeudi.
L'an dernier, confinements et mesures de distanciation ont particulièrement mis à mal la composante "dépenses des ménages" qui, avec un recul de 3,7%, ont affiché leur plus importante contraction depuis la Seconde guerre mondiale. La progression dans les domaines alimentaire et sanitaire n'ont de loin pas suffi à compenser la chute dans l'hôtellerie-restauration, les transports, l'habillement, les loisirs et la culture.
Les investissements dans les biens d'équipements se sont effrités de 2,5% et ceux dans la construction de 0,9%, pour un tassement d'ensemble de 1,8%.
Sur le front des échanges commerciaux, l'érosion simultanée des importations et des exportations - or non monétaire excepté - a débouché sur un excédent toujours élevé- Les services notamment ont particulièrement souffert de la situation sanitaire, dévissant de 14,5% à l'exportation et de 11% à l'importation.
Dans le domaine des biens par contre, la baisse de près de 7% des entrées a fait bondir le solde de 8,4%. Matières premières et produits pharmaco-chimiques ont limité le recul des sorties à 2,9%.
Les statisticiens fédéraux relèvent en outre que la contraction économique est demeurée moins importante que l'érosion de 3,7% du nombre effectif d'heures travaillées, suggérant que les nouveaux mode de travail ont permis dans l'urgence de compenser au moins en partie l'impact des restrictions imposées pour tenter de juguler la crise sanitaire. (AWP)