«Est-ce que les piscines sont ouvertes dans notre canton? A combien de personnes peut-on se réunir à l’extérieur? Peut-on aller au musée? Toi qui suis les annonces des autorités tu devrais savoir…» Et d’avouer à mes amis mon ignorance. Les mesures contre la propagation du coronavirus changent quasiment quotidiennement. Il est donc dur de s’y retrouver. Qui connaît la politique sanitaire actuelle des 26 cantons? Qui même connaît sur le bout des doigts les mesures édictées par son canton de résidence?
Or pour que la population adhère à un plan de lutte contre une pandémie, il faut déjà qu’elle le comprenne. Comment est-on arrivé à cette situation kafkaïenne? La faute au fédéralisme me direz-vous. Sauf que la Confédération a aussi un rôle à jouer. Si elle ne veut pas rétablir la situation extraordinaire de ce printemps, c’est pour des raisons purement financières: elle ne souhaite pas assumer le coût des fermetures. En attendant, les restaurateurs se trouvent dans une grande précarité et insécurité. Ils ne savent pas s’ils devront fermer ou rouvrir demain. Devant tant d’incertitudes, gageons que plusieurs d’entre eux mettront la clé sous la porte sans aide supplémentaire.
Les autorités cantonales ne sont toutefois pas blanches comme neige. Les cantons alémaniques ont tardé à réagir face à la hausse du nombre de contaminations. Craignant de prendre des mesures impopulaires, ils ont préféré appelé à l’aide le Conseil fédéral. Les cantons romands ont rétorqué avoir «fait le job» et se sont opposés aux durcissements.
C’est au final une solution de compromis qui a été trouvée vendredi. Un compromis qui crée plus de flou que l’action rapide du Conseil fédéral en mars avec l’aide financière aux entreprises qui manque cruellement aujourd’hui.