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Les partis font pression sur le Conseil fédéral pour planifier la relation Suisse-UE

Le Centre et le PLR veulent régler les questions institutionnelles dans le cadre des différents accords. Les libéraux-radicaux favorisent toutefois une solution globale avec de nouveaux accords.

Ignazio Cassis sera à Berlin jeudi pour oeuvrer au déblocage des relations bilatérales avec l'UE
Keystone
Ignazio Cassis sera à Berlin jeudi pour oeuvrer au déblocage des relations bilatérales avec l'UE
19 janvier 2022, 11h46
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Ignazio Cassis se rend jeudi à Berlin pour rencontrer le chancelier Olaf Scholz, le président Frank-Walter Steinmeier et la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock. Les relations Suisse-UE seront au menu. Au plan intérieur, la pression monte pour que soit enfin présenté un plan sur les futures relations entre Berne et Bruxelles.

La rencontre de Berlin est de haut niveau, mais il ne faut pas s'attendre à des miracles. Un futur accord Suisse-UE sera en effet négocié avec la Commission européenne, qui attend rapidement une nouvelle proposition du Conseil fédéral. En Suisse aussi, la pression croît. Les partis du Centre et des Verts se sont exprimés le week-end dernier sur la politique européenne de la Suisse. Le PS et le PLR avaient présenté leurs idées l'année dernière déjà.

Michael Hermann, du centre de recherche Sotomo, explique ces nombreuses propositions par le fait que le Conseil fédéral "n'a pas montré jusqu'ici de direction dans le dossier européen". De plus, depuis la rupture des négociations avec l'UE sur l'accord-cadre institutionnel, le risque d'érosion des accords bilatéraux s'est renforcé. "C'est aussi pour cela que la discussion a pris de l'ampleur".

Stratégies et concepts

Les idées les plus diverses circulent actuellement: tant le parti du Centre que le PLR veulent régler les questions institutionnelles dans le cadre des différents accords. Les libéraux-radicaux favorisent toutefois - contrairement au Centre - une solution globale avec de nouveaux accords.

Le Parti socialiste propose lui un calendrier en deux phases: il faudrait d'abord négocier un accord de stabilisation limité dans le temps, "car nous ne pensons pas qu'une solution sera trouvée rapidement", explique le chef du groupe parlementaire Roger Nordmann. Un accord de coopération et un accord économique devraient suivre dans un second temps.

L'UDC est le seul parti à vouloir maintenir le statu quo: c'est-à-dire ne pas renforcer les liens institutionnels avec l'UE. "Malgré les tentatives de chantage de l'UE", nous n'avons pas de problème dans les domaines les plus importants, comme l'accord de libre-échange, a affirmé le chef du groupe UDC Thomas Aeschi. "En outre, le secteur de la technique médicale, qui était sous pression, a trouvé une solution".

L'Union syndicale suisse (USS) n'a pas publié de concept. Son économiste en chef, Daniel Lampart, estime toutefois que dans un nouvel accord, "la sécurité de l'approvisionnement en électricité et pour l'informatique en nuage" devraient être au menu.

Pour l'organisation faîtière de l'économie economiesuisse, l'objectif premier est de "garantir la voie bilatérale", déclare son président Christoph Mäder. Le marché intérieur de l'UE est en effet le principal débouché des entreprises suisses. "Et il le restera jusqu'à nouvel ordre".

Libre circulation, sujet brûlant

La libre circulation des personnes reste un sujet brûlant. Le PLR demande ainsi des exceptions à la reprise dynamique du droit. Pour le président du parti Thierry Burkart, c'est surtout la directive sur les citoyens de l'Union qui pose problème, tout comme pour le Centre.

Ce dernier ne veut toutefois pas d'une reprise dynamique du droit et d'un règlement des litiges par la Cour de justice de l'UE. En cas d'urgence, on pourrait toutefois discuter de la reprise du droit européen en combinaison avec des clauses de sauvegarde, a déclaré le chef du groupe parlementaire du centre, Philipp Matthias Bregy.

Pour le PS et l'USS, la protection des salaires reste centrale et n'est pas négociable, a déclaré M. Lampart. Et pour economiesuisse, qui remarque que l'accord sur la libre circulation des personnes a été adapté en permanence au cours des 20 dernières années, "il faudrait continuer à le faire à l'avenir, car le marché du travail est en constante évolution", a déclaré M. Mäder.

Klaus Armingeon, politologue à l'université de Zurich, ne voit "pas d'idées nouvelles impressionnantes" parmi toutes ces propositions. Les questions de principes resteraient en effet inchangées. Mais au final, les partis qui voient la nécessité d'une réglementation-cadre devraient trouver un consensus. "Or, je n'ai pas encore vu un tel consensus".(AWP)