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La Suisse pingre? Pas si vite, précise le FMI

La Suisse aurait moins dépensé que ses voisins pour venir en aide à ses entreprises. L’institution internationale met en garde contre une analyse simpliste de ses chiffres.

Des voix s'élèvent pour indiquer que la Suisse est proportionnellement moins généreuse que les pays voisins dans l'aide qu'elle octroie aux PME.
Keystone
Des voix s'élèvent pour indiquer que la Suisse est proportionnellement moins généreuse que les pays voisins dans l'aide qu'elle octroie aux PME.
13 janvier 2021, 13h20
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«Pingre», «radine», «mauvais élève», «lanterne rouge»: depuis le début de la semaine, les qualificatifs piquants fleurissent dans les médias romands pour désigner la politique suisse d’aide aux entreprises. A l’origine de cette critique: des chiffres du Fonds monétaire international (FMI) repris par la SonntagsZeitung dimanche dernier. Ils indiquent que la France a consacré 5,2% de son PIB à l’aide d’urgence face à la crise, l’Allemagne 8,3% et le Royaume-Uni 9,2% alors que la Confédération a dépensé que l’équivalent à 4,8% de son PIB. 

Donc proportionnellement moins que ses voisins. Mais selon le gardien du système financier mondial, ces données publiées dans le Regional Economic Outlook en octobre ont été mal interprétées.  

Pour Mark Horton, chef de la mission du FMI pour la Suisse, un certain nombre de facteurs expliquent que le soutien ait été plus important ailleurs. Il cite «un pire impact sanitaire et économique de la pandémie dans d’autres pays, un chômage plus élevé, des critères différents quant aux aides aux chômeurs et aux indépendants et aussi le choix de privilégier des aides à fonds perdu plutôt que des prêts garantis par l’Etat». La situation, meilleure en Suisse, aurait simplement nécessité moins de soutien. Et Mark Horton d’ajouter que durant cette annus horribilis l’économie suisse «diversifiée et résiliente» a pu s’appuyer sur «un secteur financier solide mais aussi sur ses activités pharmaceutiques, chimiques, des machines et du traitement des métaux». Au contraire, les plus touchés ont été des territoires à grande dépendance aux secteurs à forte intensité de contacts comme le tourisme, le transport ou la logistique

Réaction suisse adaptée 

Selon Mark Horton, la réponse des autorités helvétiques a été «large, proactive et opportune». Il estime qu’en 2020 «le budget du soutien a légèrement dépassé les 5% du PIB. Et ce soutien se poursuivra en 2021.» Or, les montants annoncés étaient bien plus importants, notamment à cause des 40 milliards de francs (5,7% du PIB) de prêts Covid garantis par la Confédération. «De cette somme, seuls 17 milliards de francs ont été utilisés (2,5% du PIB) et ils n’apparaissent pas dans l’enveloppe globale de 5% et des poussières, car ces prêts devraient être remboursés», précise-t-il. 

En outre, celui qui est aussi directeur adjoint au département européen du FMI salue l’extension des programmes clés – les réductions d'horaire de travail (RHT) et les allocations pour les indépendants – et le soutien ciblé fournis aux secteurs de la santé, du tourisme, des sports, de la culture et des transports.