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La libre circulation joue un rôle central pour le système de santé

Le secteur de la santé suisse dépend des travailleurs étrangers. La libre circulation joue donc un rôle central pour assurer son bon fonctionnement, selon un rapport du Seco.

Au total, 22% des quelque 540.000 employés du secteur de la santé sont des ressortissants de l'Union européenne et de l'Association européenne de libre-échange en 2020. Ils sont surtout représentés parmi les spécialistes hautement qualifiés.
Keystone
Au total, 22% des quelque 540.000 employés du secteur de la santé sont des ressortissants de l'Union européenne et de l'Association européenne de libre-échange en 2020. Ils sont surtout représentés parmi les spécialistes hautement qualifiés.
25 juin 2021, 11h31
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La crise du coronavirus a démontré cette dépendance et l'importance de la libre circulation. Sans accord, environ 34.000 frontaliers, employés dans le système de santé, n'auraient pas pu entrer en Suisse et garantir les soins médicaux, relève le 17e rapport de l'Observatoire sur la libre circulation des personnes publié vendredi par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

Au total, 22% des quelque 540.000 employés du secteur de la santé sont des ressortissants de l'Union européenne (UE) et de l'Association européenne de libre-échange (AELE) en 2020. Ils sont surtout représentés parmi les spécialistes hautement qualifiés.

Environ un tiers des généralistes et des médecins spécialistes sont issus de ces Etats. Tout comme un quart des physiothérapeutes, des dentistes et des pharmaciens. Les citoyens de l'UE et de l'AELE sont en revanche moins bien représentés chez les infirmiers ou les assistants pharmaciens et en médecine dentaire.

La demande de travailleurs dans ces secteurs semble y être satisfaite grâce aux efforts mis en oeuvre dans la formation au plan suisse, notent les auteurs de l'étude. Le recrutement dans l'UE et l'AELE se veut donc complémentaire et adapté à la demande.

Etrangers touchés par le chômage

Globalement, le solde migratoire des ressortissants de l'UE et l'AELE a légèrement baissé par rapport à l'année précédente pour s'inscrire à 29.000 personnes. Il cache toutefois des mouvements opposés, précise le rapport. Le solde des résidents de courte durée a sensiblement reculé, alors que celui des résidents de longue durée a augmenté.

Une explication esquissée est la crise du coronavirus. L'hôtellerie-restauration, qui emploie régulièrement des saisonniers, a été particulièrement touchée. L'immigration pour ce domaine a ainsi été fortement réduite.

Ce sont également les travailleurs de l'Europe du Sud et de l'Est, souvent actifs dans l'hôtellerie-restauration, qui ont été les plus fortement touchés par la hausse du chômage. Les citoyens de l'Europe de l'Ouest et du Nord ont généralement pu poursuivre leurs activités à domicile.

Le taux de chômage des Suisses était, lui, nettement inférieur à la moyenne, car ils sont plus actifs dans les secteurs proches de l'Etat. L'éducation, la santé ou l'administration publique ont mieux résisté à la crise.

Nouvelle hausse en 2021

L'immigration nette en provenance des Etats tiers a de son côté reculé d'un bon cinquième, à 17.400 personnes. C'est le chiffre le plus bas enregistré depuis les années 1990. Les restrictions de déplacement sur le plan international et la baisse du trafic aérien expliquent cette diminution.

Avec le redressement économique, le Seco estime que la demande de travailleurs étrangers devrait augmenter. Une nouvelle hausse de l'immigration est attendue dans le courant de 2021.

Régions frontalières dynamisées

Les auteurs du rapport se sont encore penchés sur l'emploi frontalier. Au cours des dix dernières années, il a fortement contribué à dynamiser les régions frontalières, qui affichent une croissance de l'emploi supérieure à celle des régions plus centrales. Et le chômage a généralement eu tendance à diminuer.

Des différences salariales entre frontaliers et population résidente ont cependant été décelées. Ces écarts représentent par exemple entre 5% et 12% au Tessin et entre 4% et 6% dans l'Arc jurassien. Ils sont plus élevés chez les actifs au bénéfice d'une formation de degré tertiaire que chez les autres actifs.

Les écarts salariaux peuvent être expliqués par des comportements discriminatoires des employeurs, mais également par d'autres facteurs, comme un savoir-faire technique spécifique à l'employé ou la durée de son séjour, explique l'étude. Pour les frontaliers à bas salaires, il n'existe en outre aucune preuve d'une éventuelle sous-enchère salariale. (ATS)