• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

BCE: face aux incertitudes économiques, pas de débat sur les rachats de dette

Le principal taux d'intérêt de l'institut a été maintenu à zéro. La Banque centrale européenne juge "prématuré" de débattre de la fin progressive du programme monétaire d'urgence (PEPP) contre la pandémie.

Le taux directeur servant au refinancement des banques à court terme a lui été maintenu à zéro, niveau auquel il campe depuis 2016.
Keystone
Le taux directeur servant au refinancement des banques à court terme a lui été maintenu à zéro, niveau auquel il campe depuis 2016.
22 avril 2021, 17h18
Partager

La Banque centrale européenne (BCE) a, comme attendu, confirmé jeudi ses mesures de soutien monétaire à l'économie alors que tarde le rebond espéré de l'activité, ce qui devrait reporter le débat sur la durée des achats massifs de dette.

A l'issue d'une réunion du Conseil des gouverneurs, les gardiens de l'euro ont opté pour le statu quo sur leur panoplie d'outils anti-crise.

La principale arme de la BCE, le programme d'achat d'urgence face à la pandémie (PEPP) lancé il y a un an pour maintenir des conditions de financement favorables, doit toujours porter sur 1.850 milliards d'euros à dépenser d'ici mars 2022.

Les taux d'intérêt ont été maintenus à leur plus bas historique. Une partie des liquidités déposées auprès de la BCE au lieu d'être distribuées via des crédits vont restées taxées à -0,5%, comme depuis septembre 2019.

Le taux directeur servant au refinancement des banques à court terme a lui été maintenu à zéro, niveau auquel il campe depuis 2016.

Décidée en mars en réponse aux tensions sur les taux obligataires, l'augmentation "significative" du rythme des rachats de dette publique et privée est appelée à se poursuivre.

"Le Conseil des gouverneurs prévoit que les achats au titre du PEPP se poursuivront durant le trimestre en cours à un rythme nettement plus élevé que pendant les premiers mois de l'année', affirme le communiqué.

Cette intervention avait contribué à la détente sur le marché obligataire après la fébrilité suscitée en début d'année par les craintes d'une surchauffe de l'économie américaine.

Depuis mars, le montant hebdomadaire des achats nets d'actifs dans le cadre du PEPP a été d'environ 17 milliards d'euros en moyenne, contre 12 milliards en janvier et février.


Pas de débat sur les rachats de dette

La Banque centrale européenne juge "prématuré" de débattre de la fin progressive du programme monétaire d'urgence (PEPP) contre la pandémie alors que l'économie européenne est encore affectée par les conséquence de la crise sanitaire, a déclaré jeudi sa présidente Christine Lagarde.

"Nous n'avons pas discuté d'une fin progressive du PEPP car c'est prématuré", a insisté Mme Lagarde à l'issue d'une réunion du Conseil des gouverneurs.

Cette enveloppe de 1850 milliards d'euros destinée à des achats massifs de dette pour soutenir l'économie est prévue jusqu'en mars 2022 mais "nous avons encore un long chemin à parcourir" avant une reprise "durable" de l'économie, a-telle ajouté.

Ces liquidités permettent notamment aux Etats d'emprunter à bas coût pour stimuler l'investissement et l'emploi fragilisés par la pandémie de Covid-19.

La BCE a décidé jeudi de maintenir au deuxième trimestre le rythme de ses achats, qu'elle a accru en mars afin de calmer la nervosité des marchés face une hausse des taux obligataires en début d'année.

Alors que les programmes de vaccination progressent en Europe, laissant espérer un rebond de l'économie, les investisseurs scrutent les indices qui pourraient indiquer que la BCE entend resserrer la vis de sa politique monétaire accommodante.

Durant sa conférence de presse, la présidente de la BCE n'a pas donné le moindre signe d'un changement de cap.

Les perspectives économiques à court terme "restent assombries par l'incertitude" dans la zone euro en raison de la persistance de la pandémie de coronavirus, a estimé la BCE.

L'institution de Francfort continue néanmoins de miser sur "un rebond ferme de l'activité" dans le courant de l'année grâce aux progrès de la vaccination.

Pour soutenir la reprise, la présidente de la BCE a insisté jeudi sur "l'urgence" à mettre en oeuvre le plan de relance européen, appelant les Etats à ratifier "rapidement" cette initiative.

"Il est urgent que (le plan) devienne opérationnel sans délai", a déclaré Mme Lagarde. Les Vingt-sept sont engagés dans un laborieux processus de ratification dont dépend le versement des fonds aux Etats européens.


L'euro recule face au dollar

L'euro reculait face au dollar jeudi après la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), qui a maintenu sa politique monétaire inchangée.

Vers 14H55 GMT (16H55 HEC), l'euro cédait 0,13% à 1,2019 dollar pour un euro.Depuis le début du mois, l'euro s'est apprécié de 2,5% face au dollar, mais reste en baisse de 1,6% depuis le début de l'année face au billet vert, qui profite de la campagne de vaccination plus rapide aux Etats-Unis et des investissements de Washington pour relancer l'économie.

Par ailleurs, aux Etats-Unis, les demandes d'allocations chômage ont continué à baisser la semaine passée, atteignant un nouveau plus bas depuis le début de la crise sanitaire, un signe supplémentaire de la reprise économique entamée dans le pays.

Entre le 11 et le 17 avril, 547.000 personnes se sont inscrites au chômage, a annoncé jeudi le département du Travail, contre 586.000 la semaine précédente.

Mais "le dollar ne réagit plus vraiment aux données positives sur l'économie américaine, ce qui laisse penser que la plupart des bonnes nouvelles à venir sont déjà intégrées par le marché", juge Petr Krpata, analyste chez ING, qui estime que la tendance à la hausse de l'euro va reprendre.(AWP)