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Covid-19: l'obligation de télétravail et les quarantaines tombent dès jeudi

Le Conseil fédéral a décidé de lever certaines mesures de lutte contre la pandémie dès demain. Dans un deuxième temps, la Suisse pourrait abandonner certificats et masques obligatoires dès le 17 février.

Le gouvernement met fin à l'obligation de télétravail dès jeudi.
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Le gouvernement met fin à l'obligation de télétravail dès jeudi.
02 février 2022, 16h14
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Le télétravail et les quarantaines tombent

L'obligation de télétravail et les quarantaines seront de l'histoire ancienne dès jeudi. Alors qu'il avait étendu ces mesures contre le coronavirus jusqu'à fin février il y a deux semaines, le Conseil fédéral a finalement décidé mercredi de les lever immédiatement.

Malgré un nombre record d'infections, les hôpitaux ne sont pas surchargés et les soins intensifs se sont désemplis, constate le gouvernement. La vaccination et les infections précédentes ont contribué à l'immunité collective. Et omicron entraîne moins de complication que les variants précédents.

"Les signes indicateurs d’une prochaine sortie de crise se multiplient", avance le Conseil fédéral. Le moment est venu d'assouplir les mesures anti-covid.

Le télétravail ne sera plus obligatoire. Le Conseil fédéral continue toutefois de le recommander. L'employeur a le devoir de protéger ses employés d'une infection et le travail à domicile reste une mesure efficace. Le port du masque sur le lieu de travail reste obligatoire.

Toutes les quarantaines ordonnées par les cantons seront levées jeudi.
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Toutes les quarantaines ordonnées par les cantons seront levées jeudi.

Une première

Pour la première fois depuis le début de la crise, la quarantaine est entièrement supprimée. Le grand nombre d'infections rend la mesure obsolète, explique le gouvernement. Toutes les quarantaines ordonnées par les cantons seront levées jeudi.

Le Conseil fédéral avait déjà réduit sa durée à cinq jours à la mi-janvier. Seules les personnes vivant dans le même foyer ou entretenant des relations étroites devaient s'y soumettre. Les règles spéciales pour l'allocation pour perte de gain Covid-19 suite à une quarantaine sont également levées, précise le Conseil fédéral.

En revanche, les personnes testées positives au coronavirus devront continuer à s'isoler. Il s'agit d'éviter que des personnes hautement contagieuses n'infectent d'autres personnes. (ATS)

La fin de presque toutes les mesures est sur la table

La Suisse pourrait laisser tomber certificats et masques obligatoires dès le 17 février. Le Conseil fédéral a mis deux variantes en consultation pour assouplir les mesures anti-Covid. Il décidera en fonction de la situation épidémiologique.

La consultation auprès des cantons, des partenaires sociaux, du Parlement et des organisations doit durer jusqu'au 9 février. Le gouvernement prendra sa décision le 16 février, annonce-t-il mercredi dans un communiqué.

Les deux scénarios proposés sont liés à la situation épidémiologique et au pic des contaminations. Dans sa première variante, le gouvernement ne propose rien de moins que la fin de presque toutes les mesures anti-coronavirus en un coup, dès le 17 février. (ATS)

Dans sa première variante, le gouvernement ne propose rien de moins que la fin de presque toutes les mesures anti-coronavirus en un coup, dès le 17 février.
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Dans sa première variante, le gouvernement ne propose rien de moins que la fin de presque toutes les mesures anti-coronavirus en un coup, dès le 17 février.

Variante 1

Le certificat Covid ne serait plus obligatoire pour aller au restaurant, au café, à un concert. Les citoyens pourraient laisser tomber le masque dans les espaces publics fermés, les transports publics et les magasins. Le Conseil fédéral entend toutefois consulter les cantons sur l'opportunité de conserver l'obligation du port du masque dans les transports, le commerce de détail et les établissements de santé.

Il n'y aurait plus de restrictions pour les rencontres privées. Les organisateurs de grandes manifestations ne seraient plus tenus de demander une autorisation spéciale. Le dispositif de protection pour ces manifestations serait par contre maintenu, car de nouvelles restrictions ne peuvent pas encore être exclues.

L'isolement des personnes testées positives resterait aussi d'actualité. Des mesures supplémentaires devraient en outre être prises pour protéger les personnes particulièrement vulnérables.

Une telle ouverture représente un risque épidémiologique, reconnaît toutefois le Conseil fédéral, car elle pourrait faciliter à nouveau la circulation du virus. Elle est indiquée seulement lorsque la vague d'infections aura dépassé son pic. L'immunité collective de la population doit être suffisamment élevée et les chiffres d'infection et d'hospitalisation en recul.

Covid-19: l'obligation de télétravail et les quarantaines tombent dès jeudi

Variante 2

Si au 16 février la situation épidémiologique est encore trop incertaine, le Conseil fédéral jouera la carte de la prudence. Les mesures seraient alors levées en deux temps.

Dès le 17 février, le certificat ne devrait plus être présenté dans les lieux de gastronomie ou culturels. Mais les consommations dans les restaurants devront être prises assis. Les rencontres entre amis et en famille ne seraient plus restreintes non plus.

Les personnes souhaitant aller nager en intérieur ou sortir en boîte de nuit devront être vaccinées ou guéries (régime de la règle dite 2G, de l'allemand "geimpft"/vacciné et "genesen"/guéri), mais n'auraient plus besoin de présenter en plus un test négatif.

Les organisateurs de grandes manifestations en extérieur ne seraient plus tenus de demander une autorisation spéciale. Les cantons garderaient toutefois une marge de manoeuvre pour les manifestations comme le carnaval.

Dans un deuxième temps, les mesures restantes comme l'obligation du port du masque, la règle des 2G et l'obligation d'autorisation pour les grandes manifestations en intérieur seraient abolies. L'ordonnance Covid-19 sur l'état de situation particulière serait ainsi levée.

Les citoyens pourraient laisser tomber le masque dans les espaces publics fermés, les transports publics et les magasins le 17 février.
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Les citoyens pourraient laisser tomber le masque dans les espaces publics fermés, les transports publics et les magasins le 17 février.

Entrées en Suisse facilitées

Le Conseil fédéral propose aussi, dans sa consultation, de revoir entièrement les mesures aux frontières. Lors d'une entrée en Suisse, les personnes non vaccinées ou non guéries ne devraient plus présenter un test négatif.

La récolte des données serait aussi abandonnée. Les certificats Covid valables uniquement en Suisse, par exemple pour les touristes ou les personnes faisant un test d'anticorps ou antigène rapide, ne seront plus utilisés.

Par contre, les certificats reconnus dans l'UE seraient maintenus. Tant que d'autres Etats maintiennent des restrictions à leurs frontières, il faut les conserver, précise le Conseil fédéral. Il peut aussi arriver que dans d'autres pays les certificats soient toujours nécessaires pour aller au restaurant ou au musée.

Enfin, le Conseil fédéral ouvre aussi la consultation pour des nouvelles prescriptions en matière de remboursement des médicaments utilisés en traitement ambulatoire contre le Covid-19. (ATS)

Si la pandémie n'est pas encore finie, "une lumière pointe à l'horizon", a indiqué ce mercredi Ignazio Cassis.
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Si la pandémie n'est pas encore finie, "une lumière pointe à l'horizon", a indiqué ce mercredi Ignazio Cassis.

Ignazio Cassis: "La Suisse entre dans une nouvelle phase"

"Aujourd'hui est une belle journée. C'est le début d'une nouvelle phase dans la crise longue et difficile" due au coronavirus, a indiqué mercredi le président de la Confédération Ignazio Cassis devant les médias. Si la pandémie n'est pas encore finie, "une lumière pointe à l'horizon".

Il y a toujours des malades et des proches qui s'inquiètent, a rappelé le ministre. "Mais l'évolution de la situation nous donne de l'espoir. Nous entrons dans une nouvelle phase."

Le variant omicron a très rapidement infecté un grand nombre de personnes, a-t-il poursuivi. Les répercussions de la maladie sont toutefois moindres qu'avec les autres mutations. Le risque qu'un patient ne soit pas soigné dans les soins intensifs a fortement diminué.

Actuellement, "plus de 90% de la population est immunisée", soit grâce à la vaccination, soit grâce à une guérison, a ajouté le Tessinois. L'avenir peut être envisagé avec optimisme.

Les nouveaux assouplissements décidés et envisagés permettront aux Suisses de retrouver leurs libertés. Mais cela rime avec des responsabilités, a-t-il insisté. Et de rappeler qu'il faut se faire tester, et s'isoler le cas échéant, en cas de symptômes. (ATS)

Les conséquences sur l'économie

"On a été confrontés depuis deux ans à une situation que l'on n'avait pas imaginée aussi brutale", a répondu Alain Berset à propos des dégâts sur l'économie suisse. "Il existe une comparaison internationale, un index de l’Université d’Oxford, qui permet de voir si les mesures ont été fortes ou moins fortes selon les pays: la Suisse a suivi un cours très équilibré et notamment libéral. Cela se voit directement dans l'évolution de notre économie, qui a d’ailleurs été très robuste, notamment car nos mesures ont été moins fortes", a expliqué le ministre de la santé.

"C’est normal qu’une crise financière suive une pandémie"

Ignazio Cassis a rappelé que 7,2 milliards de francs ont été ajoutés au budget 2022 de la Confédération. "Ces 7 milliards s'ajoutent aux environ 30 milliards de francs dépensés entre 2020 et 2021. Soit un ajout au total de 37 milliards sur les 100 milliards de dette de la Confédération, donc un tiers d’augmentation de la dette", a précisé le président de la Confédération. "C’est normal qu’une crise financière suive une pandémie. Le conseil fédéral est très heureux d’avoir eu un point de départ financier aussi solide, qui nous a permis, sans trop de difficulté, d’augmenter la dette de la Confédération", a-t-il ajouté. MH

Les milieux économiques satisfaits

Les milieux économiques sont satisfaits mercredi que le Conseil fédéral ait accédé à leur demande en supprimant l'obligation de télétravail et les quarantaines. Ils regrettent toutefois que le certificat Covid soit maintenu en tout cas deux semaines de plus. Les mesures restantes doivent être levées au plus vite et en une seule fois.

L'obligation de présenter le pass sanitaire est "préjudiciable" pour de nombreuses branches, écrivent l'Union suisse des arts et métiers (usam), GastroSuisse, la Fédération suisse des centres de fitness et de santé, EXPO EVENT et SwissDrink dans un communiqué commun. Cette "démarche hésitante" de la part du gouvernement représente une "perte de chiffre d'affaires massive et inutile" et empêche toute planification pour les branches concernées.

Les milieux économiques demandent un retour à la situation ordinaire. "La Suisse doit apprendre à vivre avec le virus, sans que les droits fondamentaux garantis par la Constitution ne soient restreints de manière disproportionnée", avancent-ils, proposant à nouveau un "Freedom Day" (jour de liberté, où toutes les mesures seront levées).

Ils saluent encore le fait que le Conseil fédéral ait prolongé les aides pour cas de rigueur. De nombreuses entreprises luttent pour leur survie, un soutien financier leur est essentiel. (ATS)

Les réactions sur Twitter

41.175 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures

La Suisse compte mercredi 41.175 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). On déplore 23 décès supplémentaires et 218 malades ont été hospitalisés. Il y a sept jours, l'OFSP avait annoncé 43.199 cas, soit 2024 de plus. Le même jour, il dénombrait 13 décès et 170 hospitalisations supplémentaires. 674 personnes se trouvent actuellement aux soins intensifs. Les patients Covid-19 occupent 23,40% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 78,70%. Durant les dernières 24 heures, les résultats de 111.985 tests ont été transmis. Le taux de positivité s'élève à 36,8%, contre 38% il y a une semaine. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,11. Le variant Omicron représente 96% des cas de coronavirus séquencés ou examinés dans les laboratoires sur sept jours, avec un délai de deux semaines environ. Selon l’OFSP, 119.957 personnes se trouvent actuellement en isolement après avoir été testées positives au coronavirus. Et 63.657 autres ayant eu des contacts avec des personnes infectées ont été placées en quarantaine. (ATS)