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Coronavirus: le National contre des capacités réduites pour les stations de ski

Le Conseil national demande au Conseil fédéral de ne pas limiter les capacités pour les domaines skiables cet hiver.

Le Conseil fédéral propose de limiter la fréquentation des stations à 66% de la moyenne des cinq dernières années, durant les fêtes.
Keystone
Le Conseil fédéral propose de limiter la fréquentation des stations à 66% de la moyenne des cinq dernières années, durant les fêtes.
03 décembre 2020, 14h14
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Le Conseil fédéral ne doit pas prendre de nouvelles mesures dans les régions de sports d'hiver pour les fêtes de fin d'année. Il ne doit notamment pas limiter les capacités pour les domaines skiables, demande le Conseil national.

Dans une déclaration approuvée jeudi par 100 voix contre 80, la Chambre du peuple prie également le gouvernement de ne pas édicter des prescriptions plus strictes pour les domaines skiables que pour les autres secteurs concernés, tels que l'hôtellerie et la restauration.

De nouvelles mesures seraient "dévastatrices" pour le secteur du tourisme, a souligné Fabio Regazzi (PDC/TI) au nom de la commission de l'économie, à l'origine de cette déclaration. Certains maillons sont déjà en train de vaciller.

Les députés souhaitent que les mesures soient prises "de manière proportionnée et efficace" et qu'elles tiennent compte des plans de protection avalisés par les fédérations de sports d'hiver. En outre, la capacité des télécabines comportant des places debout ne devra pas être réduite de plus de 20%.

Il n'y a aucune raison d'appliquer aux remontées mécaniques des règles qui n'existent pas pour les trams ou les bus dans les villes, a estimé Thomas Matter (UDC/ZH). La gauche et les Vert'libéraux ont fait bloc, dénonçant un comportement "irresponsable" alors que la Suisse est devenue un "hotspot" de la pandémie.


Décisions attendues vendredi

Le Conseil fédéral devrait se prononcer vendredi sur une liste de mesures pour limiter la propagation du coronavirus durant les fêtes de fin d'année. Selon le projet d'ordonnance mis en consultation, les stations peuvent rester ouvertes. Mais, afin d'éviter une foule importante, des mesures telles que des restrictions de capacité ou une heure de fermeture anticipée des restaurants et des bars doivent être appliquées.

Selon la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS), une majorité de cantons soutient en principe les propositions du Conseil fédéral, "bien que de nombreuses positions différenciées et motions minoritaires aient été reçues".

La Commission de la santé du Conseil national a elle écrit au Conseil fédéral. Dans sa lettre, elle fait part de ses craintes concernant les règlementations particulières concernant les fêtes de fin d'année et les domaines skiables qui pourraient être inscrites dans l'ordonnance Covid-19."

Le Conseil fédéral aura la sagesse d'un compromis acceptable qui permettra de donner un signal fort aux autres pays qui ont peur de voir la Suisse se transformer en foyer de contamination.

Christophe Darbellay

Pour ses stations, le Valais défend des "mesures raisonnables"

"La petite Suisse est mise sous pression par les grands pays européens", estime jeudi Christophe Darbellay président du gouvernement valaisan. Si le Valais se dit prêt à discuter de certaines mesures de limitation notamment dans les grosses télécabines, d'autres sont "inapplicables".

Pour le chef du département de l'économie, il est ainsi envisageable de limiter le nombre de personnes dans les téléphériques à 80% de leur capacité. Mais la trop grande limitation de la fréquentation du domaine skiable, l'interdiction des self-services ou la fermeture des lieux de restauration sur les pistes dès 15h00 "rendraient le domaine inexploitable", insiste Christophe Darbellay.

"Le Conseil fédéral propose de limiter la fréquentation à 66% de la moyenne des cinq dernières années, durant les fêtes. C'est inapplicable", selon le conseiller d'Etat. Lui plaide pour une limitation, si elle doit être faite, qui se baserait sur le meilleur jour des trois dernières saisons. On ne peut pas avoir des mesures trop différentes non plus de celles qui s'appliquent aux transports publics, défend aussi Christophe Darbellay.

Le gouvernement fédéral devrait se prononcer vendredi. Le Conseil d'Etat s'attend à "des mesures raisonnables de la part de Berne" au vu des négociations qui se sont tenues ces derniers jours, résume-t-il.

Le Conseil fédéral "fera la pesée d'intérêts et aura la sagesse d'un compromis acceptable" qui permettra de donner un signal fort aux autres pays qui ont peur de voir la Suisse se transformer en foyer de contamination. Hors de question de devenir le Ischgl de la deuxième vague", souligne le chef du département de l'économie et de la formation. Les enjeux sont autant épidémiologiques que d'image pour notre pays.


Les autres pays alpins déjà fixés

Les gouvernements des pays voisins ont déjà pris position. L'Allemagne et la France ont fermé leurs remontées mécaniques et appelé leurs ressortissants à rester au pays. Dans le cas où ces derniers viendraient en Suisse, ils devraient se mettre en quarantaine à leur retour. L'Italie a durci ce jeudi les conditions de déplacements et devrait signer dans la journée un décret-loi qui, selon les médias italiens, reprendrait ces deux mesures.

Face à ces pays, l'Autriche a plié à moitié mercredi: il sera possible de skier dès le 24 décembre, mais hôtels, bars et restaurants ne rouvriront qu'en janvier. Certes la Suisse se retrouve "dans une situation désagréable", concède Christophe Darbellay, mais au vu de ces différentes annonces, "on peut imaginer que la clientèle sera presque uniquement indigène" et donc l'afflux des skieurs gérable.(ATS)