Le président démocrate a amendé jeudi un décret de son prédécesseur Donald Trump pour y inclure des entreprises chinoises impliquées dans des technologies de surveillance susceptibles d'être utilisées non seulement en Chine contre la minorité musulmane des Ouïghours et les dissidents, mais aussi dans le monde entier.
«Ce décret autorise les Etats-Unis à interdire – de manière ciblée et circonscrite – les investissements américains dans des entreprises chinoises qui portent atteinte à la sécurité ou aux valeurs démocratiques des Etats-Unis et de nos alliés», a résumé la Maison-Blanche dans un communiqué.
59 entreprises visées
Washington précise que cette liste vise également les entreprises utilisant «des technologies de surveillance chinoise hors de Chine, ainsi que leur développement ou leur utilisation pour faciliter la répression ou les violations graves des droits de l'Homme», en référence aux Ouïghours notamment.
La liste noire initiale avait été mise en place par Donald Trump le 12 novembre et comptait 31 entreprises, considérées comme approvisionnant ou soutenant le complexe militaire et de sécurité chinois. Elle en comporte désormais 59.
Les Américains – individus et entreprises – détenant des participations et autres intérêts financiers dans ces sociétés ont jusqu'au 2 août pour les céder.
Cette liste inclut de grands groupes de la construction, des télécoms ou des technologies, comme le fabricant de téléphones Huawei, le géant pétrolier CNOOC, China Railway Construction, China Mobile, China Telecom ou encore la société de vidéosurveillance Hikvision.
«Mesures néfastes»
Pékin a sans surprise tonné contre ces mesures. Interrogé lors d'un point de presse, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a estimé qu'elles «violent les lois du marché» et «causent du tort non seulement aux droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises, mais aussi aux intérêts des investisseurs du monde entier, y compris les investisseurs américains».
«La Chine prendra les mesures nécessaires pour défendre résolument les droits et les intérêts légitimes des entreprises chinoises», a-t-il averti.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden se montre ferme avec la Chine. C'est l'un des rares sujets sur lesquels sa politique s'inscrit dans la continuité de celle de Donald Trump, qui avait lancé une véritable offensive contre Pékin.
Etats-Unis: le marché du travail en demi-teinte, toujours trop peu d'emplois créés
Le marché du travail s'est un peu redressé en mai aux Etats-Unis, faisant oublier la déception liée au mois précédent, mais 7,6 millions d'emplois manquent toujours, un argument pour Joe Biden face aux républicains dans les négociations en cours sur le plan d'investissements dans les infrastructures.
Le mois dernier, l'économie américaine a créé 559.000 emplois, a annoncé vendredi le département du Travail. C'est deux fois plus qu'en avril, signe que la reprise s'accélère, mais c'est moins que ce qui était attendu par les analystes.
La bonne nouvelle est que près de la moitié de ces nouveaux emplois ont été créés par des entreprises des secteurs des loisirs, de la restauration, de l'hôtellerie, celles qui ont été les plus durement touchées par la crise. (AWP)