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Avec le oui aux avions de combat, c’est plus d’un milliard de francs pour les PME romandes

Selon le CEO de Kugler Bimetal, Jérôme Chanton, le parcours du combattant débute. «Il faut dès à présent se positionner pour avoir du business».

«Les grands donneurs d’ordre sont alémaniques, dont Ruag par exemple», précise Jérôme Chanton. (Suva)
«Les grands donneurs d’ordre sont alémaniques, dont Ruag par exemple», précise Jérôme Chanton. (Suva)
27 septembre 2020, 20h57
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Les Suisses ont accepté dimanche l’acquisition de nouveaux avions de combat à 50,1%. «C’est une excellente nouvelle», s’exclame Nicolas Lavarini, CEO de Jean Gallay. Le fabricant de pièces pour moteurs d’avions emploie 200 collaborateurs à Plan-les-Ouates. Aux yeux du patron genevois, c’est un choix doublement important: premièrement, le peuple dit oui à la sécurité, une condition sine qua non au bon fonctionnement des entreprises. Deuxièmement, les affaires compensatoires permettront d’injecter un peu plus d’un milliard de francs dans l’économie romande. «Et cette manne financière ne profitera pas qu’aux firmes actives dans la défense. Elle servira aussi à d’autres secteurs comme l’horlogerie, la métallurgie et l’informatique», explique le directeur général. Le constructeur qui livrera les avions de combat devra en effet octroyer des mandats en Suisse pour un montant correspondant à 60% du prix d’achat. Ce sont les affaires compensatoires. Cette politique protectionniste a pour but de renforcer l’industrie helvétique et de lui permettre d’accéder aux technologies de pointe. L’acquisition des avions ne devra pas dépasser les six milliards de francs. Les industriels suisses recevront donc 3,6 milliards. Les affaires compensatoires sont réparties comme suit: 65% outre-Sarine, 30% sur sol romand et 5% au Tessin. Jean Gallay prévoit dès lundi d’affiner ses offres afin d’obtenir de futurs contrats. «Grâce à ces affaires compensatoires, nous devrions augmenter notre chiffre d’affaires d’environ 15% et créer des emplois», précise Nicolas Lavarini.

Des affaires compensatoires à contrôler

Pour le CEO de Kugler Bimetal, Jérôme Chanton, une étape aussi est franchie avec l’acceptation des avions de combat. «Cette votation signe le début du parcours du combattant. Il faut désormais se positionner pour avoir du business. Ce n’est pas des affaires pour demain mais cela nous ouvre des perspectives. C’est positif pour l’innovation et l’acquisition de nouvelles technologies.», déclare-t-il. La firme genevoise conçoit des pièces anti-frottement pour une multitude de secteurs dont l’énergie et les machines de chantier en passant par le ferroviaire et les mines. Elle compte soixante employés et demeure également active dans l’aéronautique. Sa plus grosse inquiétude: que la Suisse romande ait véritablement accès à ces affaires compensatoires. «Les grands donneurs d’ordre sont alémaniques, dont Ruag par exemple», précise le patron. Il incombe donc aux parlementaires fédéraux de vérifier que le montant prévu pour la Suisse romande soit bien octroyé. A cet effet, un bureau des affaires compensatoires a été créé à Berne. Il devra s’assurer que la réglementation à ce propos soit bien appliquée. «Dans ce type de contrats à plus d’un milliard de francs, c’est toujours plus facile de travailler avec des grandes entreprises qu’avec des PME», souligne Jérôme Chanton. Or, dans l’industrie de la défense, la Suisse romande ne compte que des PME.