L’agence de notation Fitch a retiré aux Etats-Unis leur précieuse note AAA, une première depuis 2011, faisant état d’une détérioration des finances du pays, liée notamment aux débats politiques successifs sur le plafond de la dette. Cette dégradation a attiré l’attention sur le déficit budgétaire américain, plus important que prévu. Ceci entraînera un flot d’émissions de dette du Trésor, qui devra être absorbé par les investisseurs, et donne une piqûre de rappel sur la réalité de l’économie américaine.
Dans ce contexte, les rendements obligataires se sont vivement tendus. Le 10 ans US est monté à 4,19% avant de refluer vendredi à 4,06%. Le Bund allemand, lui, termine la semaine à 2,55%.
Données contrastées
Le marché obligataire a aussi subi l’effet des données contrastées aux Etats-Unis, où le marché du travail, qui devrait plier sous les resserrements monétaires successifs, continue de résister.
L’activité manufacturière américaine s’est contractée en juillet, pour le neuvième mois d’affilée, tandis que l’activité des services ralentit. L’ISM manufacturier s’est ainsi établi à 46,4, sous la barre des 50, signifiant que l’activité est en contraction. Alors que celui des services est passé de 53,9 en juin à 52,7.
Le taux de chômage a de nouveau reculé en juillet, atteignant 3,5%. Cependant, les créations d’emplois ont été moins nombreuses qu’attendu, avec 187.000 emplois créés contre les 200.000 prévus. En revanche, la hausse des salaires n’a montré aucun signe de ralentissement par rapport à juin et reste à +4,4%. Le secteur de l’hôtellerie et des loisirs reste le plus grand pourvoyeur de nouveaux emplois, alors que celui de l’industrie manufacturière continue de reculer selon l’enquête de l’ADP.
En Europe, le ralentissement de l’activité économique s’est amplifié plus que prévu en juillet, avec un indice PMI composite sorti à 48,6 contre 49,9 en juin. L’activité des services s’approche de la zone de contraction avec un PMI à 50,9, alors que le PMI manufacturier s’est stabilisé à 42,7.
En Grande-Bretagne, la Banque d’Angleterre a relevé de 0,25% son principal taux directeur, à 5,25%, et la croissance de l’activité des services est au plus bas depuis six mois avec un indice PMI à 51,5 en juillet, contre 53,7 en juin.
En Chine, l’activité manufacturière est entrée en phase de contraction affichant un indice PMI à 49,2 en juillet, tandis que l’activité des services demeure en expansion, à 54,1. Toutefois, la bonne surprise est venue du côté de la banque centrale qui a déclaré intensifier son soutien monétaire au secteur privé.
Dans ce contexte, les indices ont fini la semaine dans le rouge. L’indice du S & P 500 a perdu 2,27%, l’indice technologique du Nasdaq 2,85% et le Stoxx 600 Europe, 2,46%.