UBS déclare avoir enregistré en 2020 une progression de 62% d'investissements durables "Core SI", et qui atteignent 793 milliards de dollars (738 milliards de francs). La banque aux trois-clés avait été épinglée par Greenpeace l'année dernière pour ses financements accordés à des entreprises actives dans les énergies fossiles entre 2016 et 2019.
Cette augmentation exponentielle des investissements "Core SI" représentent désormais 19% de l'ensemble des actifs sous gestion des clients d'UBS. Les produits "Core SI" sélectionnent les investissements selon des critères stricts et minutieux en matière de durabilité, explique UBS dans un communiqué publié jeudi.
Ils ont d'ailleurs augmenté de 154% en 2019 pour atteindre 141 milliards de dollars.
La grande banque affirme en outre avoir réduit le financement des entreprises des secteurs "à forte intensité de carbone" à 1,9% de son bilan en 2020, d'après son rapport sur la durabilité.
UBS souligne également la multiplication par cinq du nombre de ses clients institutionnels vers ses stratégies "Climate Aware", qui les aident à mesurer et à réduire l'empreinte carbone de leurs portefeuilles. L'ensemble de ces investissements pèsent désormais 15,3 milliards de dollars, contre 3,1 milliards en 2019.
Critique de la société civile
UBS se dit "à l'avant-garde de l'industrie financière dans la conduite d'un changement positif à long terme". Pourtant, elle a été épinglée dans le passé par des ONGs pour ses activités de financement dans la production d'énergies fossiles.
En mai 2020, l'organisation Greenpeace révèle ainsi dans son rapport "les affaires dangereuses pour le climat", que Credit Suisse et UBS ont fourni plus de 84 milliards de dollars de financement à plus de 260 entreprises actives dans les énergies fossiles entre 2016 et 2019. La banque aux deux voiles aurait fourni 70% de ces capitaux.
A l'échelle mondiale, UBS se classe par ailleurs en 27ème position concernant le financement des énergies fossiles entre 2016 et 2019 avec 35 milliards de dollars accordés, d'après le rapport "Banking on Climate Change (BoCC)". A l'échelle européenne, cette étude la place en neuvième position.
En janvier 2020, une vingtaine de militants avaient conduit une opération coup de poing dans la centrale d'UBS à Lausanne, en répandant notamment du charbon dans le hall de l'établissement pour exiger la fin des investissements dans les énergies fossiles. (awp)
