Le directeur général (CEO) de Swisscom, Urs Schaeppi, a cosigné une lettre ouverte des principaux opérateurs de télécoms européens réclamant que les géants du streaming, pour la plupart américains, mettent la main au portefeuille pour aider à financer les réseaux utilisés par leurs clients pour consommer films, séries, podcasts et chansons à la demande.
Interrogée par Le Temps, la direction du géant bleu a indiqué s'être associée à cet appel de ses homologues par solidarité. Le quotidien rappelle dans son édition de mercredi que la faîtière des télécoms européens (Etno) a investi l'année dernière pas moins de 52,5 milliards d'euros dans ses réseaux mobile et fixe, le plus haut niveau depuis six ans.
"Nous soutenons en principe les revendications de l'Etno, mais nous ne sommes pas directement concernés par de nombreux sujets soulevés, car les revendications se rapportent à de nombreux thèmes liés à des processus législatifs en cours dans l'UE", a précisé une porte-parole.
Elle estime que la bande passante utilisée par les plateformes - essentiellement américaines - ne pose pas de problème. "Nous estimons que les services de streaming occupent 60 à 70% de notre bande passante sur internet", une situation jugée "tout à fait gérable".
La communicante s'est toutefois refusé à dire si des contrats avaient déjà été signés avec les géants du streaming. Le Temps souligne que l'opérateur historique a déjà conclu en 2016 un accord technique avec Netflix pour optimiser la qualité de visionnage des vidéos, et commercialise depuis janvier dernier une offre qui comprend un abonnement à la plateforme américaine.
Face à l'explosion de ce type de services, le Parlement a récemment concocté un projet pour protéger la création cinématographique suisse indépendante. Les services de streaming et les diffuseurs étrangers devront affecter au secteur 4% de leurs recettes brutes réalisées en Suisse et seront également obligés de programmer 30% de films européens. (AWP)