La guerre en Ukraine et ses conséquences, notamment l’hébergement des réfugiés en Suisse, font à nouveau les titres de la presse dominicale. Il est également question des coûts de la santé et de la pandémie de Covid-19.
Le ministre suisse de l'économie Guy Parmelin appelle dans le SonntagsBlick les partenaires sociaux à négocier des augmentations de salaire pour faire face à la hausse des prix des denrées alimentaires en Suisse. Il concède tout au plus que l'État pourrait apporter des corrections aux prestations destinées aux ménages modestes. Mais, ajoute le conseiller fédéral UDC, la Suisse a très peu d'influence sur le commerce mondial de l'énergie et des denrées alimentaires. Et l'approvisionnement de la Suisse en denrées alimentaires est actuellement assuré, affirme Guy Parmelin. La forte hausse des prix touchant plus durement d'autres pays, notamment en Afrique du Nord et au Proche-Orient, des crises alimentaires pourraient déstabiliser ces régions et déclencher des conflits et des vagues de réfugiés, met en garde le Vaudois.
Dans le même journal, l'Union syndicale suisse (USS) affirme que les employés à bas et moyens salaires doivent déjà se serrer la ceinture. Depuis 2016, les 10% des salariés les moins bien payés ont perdu 60 francs par mois, a calculé le syndicat. Pour les revenus moyens, le manque à gagner a été de 30 francs par mois. En comptabilisant la hausse des primes d'assurance maladie, une famille moyenne perd jusqu'à 3300 francs de pouvoir d'achat par an, assure l'USS. A l'opposé, les personnes ayant des revenus élevés ont, quant à elles, enregistré une augmentation de salaire allant jusqu'à 8,9%.
Ukraine: armes suisses et logement des réfugiés
Le président du PLR Thierry Burkart veut modifier la loi sur le matériel de guerre suite aux récentes discussions sur les exportations d'armes en Ukraine, indiquent le SonntagsBlick, la SonntagsZeitung et la NZZ am Sonntag. "Les pays qui partagent les valeurs de la Suisse et qui disposent d'un régime comparable de contrôle des exportations ne devraient plus être obligés de signer une déclaration lorsqu'ils achètent des armes en Suisse et les livrent à des pays tiers", estime Thierry Burkart. Le conseiller aux Etats argovien va déposer la semaine prochaine une motion en ce sens au Parlement. Il s'oppose cependant à la livraison directe d'armes à des pays en conflit. Selon lui, une telle démarche constituerait une rupture avec la neutralité suisse.
Sur les 57.000 places de logements proposés aux réfugiés ukrainiens par des particuliers suisses auprès de l'organisation Campax, seule une petite partie d'entre elles est occupée, relève la SonntagsZeitung. La plupart des chambres, appartements et maisons sont restés vides jusqu'à présent. Campax, qui travaille avec l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) sur mandat de la Confédération, n'a pu placer que 4500 réfugiés. La plupart des Ukrainiens ayant fui la guerre dans leur pays vivent dans des hébergements collectifs, tels que des centres fédéraux d'asile, des sites de la protection civile et d'anciens baraquements militaires. Certains cantons ne coopèrent en outre pas ou peu avec les organisations.
Facture Covid de taille pour le Jura
Le Jura a dû contracter un emprunt obligataire à hauteur de 100 millions de francs pour payer la facture du Covid-19, écrit Le Matin Dimanche. "Il fallait renouveler 50 millions. À cela s'ajoutaient les besoins supplémentaires escomptés pour la pandémie à 50 millions", explique dans le journal la ministre jurassienne des finances Rosalie Beuret Siess. "À ce jour, 46 millions ont été utilisés pour gérer la crise", mais "une fois les remboursements pour les cas de rigueur encaissés notamment par la Confédération, le montant final de l'endettement en lien avec la pandémie sera réduit à 34 millions de francs", assure la grande argentière. Les autres cantons romands s'en sont mieux sortis et n'ont pas dû emprunter de l'argent, selon l'enquête du Matin Dimanche, même s'ils ont largement puisé dans leurs réserves.
Proposition de la pharma
L'industrie pharmaceutique propose dans la NZZ am Sonntag de changer le système du prix des médicaments remboursés par l'assurance-maladie obligatoire. Elle préconise que le patient reçoive immédiatement le médicament. Un prix provisoire serait ensuite convenu pour la première année et, au cours de l'année, le prix définitif serait négocié et fixé rétroactivement. La différence serait remboursée par l'entreprise pharmaceutique. Les 23 membres de l'association Interpharma soutiennent cette idée, selon le journal dominical.
Si le président du Centre Gehard Pfister a sévèrement critiqué ses collègues parlementaires lors des débats sur les coûts de la santé, pointant notamment le fait que de nombreux politiciens ne dévoilent pas leurs mandats dans le domaine de la santé, il a lui-même omis de mentionner son rôle dans le comité consultatif du comparateur en ligne Comparis, remarque le SonntagsBlick. Or, la loi sur le Parlement le prescrit. Gehard Pfister reconnaît son erreur dans le journal et dit avoir quitté le conseil consultatif de Comparis en vue de l'initiative populaire intitulée "Baisser les primes - pour un frein aux coûts de la santé", que son parti a déposée.
L’IA lit les CV
De plus en plus d'entreprises utilisent des robots pour embaucher de nouveaux employés, affirme Le Matin Dimanche. "Cet usage est très courant", indique dans le journal Xavier Comtesse, auteur d'un livre sur les intelligences artificielles (IA). "Les systèmes les plus basiques permettent de lire les CV et de détecter des erreurs ou des incohérences", ajoute-t-il. 85% des entreprises en Suisse utilisent de tels outils, "parce qu'elles n'ont pas le choix, notamment pour trier les dossiers et sélectionner les profils quand il y en a trop", explique Anne Donou, directrice romande du cabinet Von Rundstedt, spécialisé dans les ressources humaines. Après cette étape, l'IA propose une "liste de 3 à 5 candidats, qui sont convoqués pour des interviews en présentiel et, là, personne n'imagine engager un candidat sans l'avoir vu", précise Xavier Comtesse.
L'homophobie ne recule pas dans les préaux des écoles suisses, note la NZZ am Sonntag, relayant une thèse de doctorat publiée en début d'année. Un quart des élèves du secondaire interrogés ont déclaré avoir proféré des insultes hostiles aux homosexuels ou s'être livrés à des actes de violence contre une personne présumée homosexuelle au cours de l'année écoulée. Quatre jeunes sur cinq ont par ailleurs utilisé de manière moins ciblée des termes tels que "pédale" ou "sale pédé". Plus les adolescents sont portés sur la religion, plus ils ont tendance à adopter un comportement homophobe, relève la thèse. Celle-ci montre en outre que les garçons sont nettement plus agressifs que les filles dans ce domaine. La thèse a été menée auprès d'élèves de 151 classes du secondaire dans différents cantons alémaniques. (ATS)