Nestlé a bouclé le premier semestre sur une croissance organique de 8,1% de ses ventes, qui se sont établies à 41,76 milliards de francs. Dans la foulée, la multinationale veveysane a relevé ses ambitions pour l'ensemble de l'exercice.
La croissance a été soutenue par la poursuite de la dynamique des ventes dans le commerce de détail, un retour à la croissance dans les canaux hors domicile, un effet prix accru et des gains de parts de marché. La croissance interne réelle (RIG) s'est inscrite à 6,8%, alors que l'effet prix a eu une incidence positive de 1,3%, précise le groupe jeudi dans un communiqué.
Par catégorie de produits, le café a été le principal contributeur à la croissance organique, alimentée par la forte demande pour les trois principales marques du groupe que sont Nespresso, Nescafé et Starbucks.
Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) courant s'est enrobé de 1,3% en rythme annuel, à 7,25 milliards de francs, pour une marge afférente de 17,4%, inchangée par rapport à celle de l'année précédente. Le bénéfice semestriel est ressorti à 5,95 milliards, soit 1,1% de mieux qu'au premier semestre (+3,2% à 2,12 francs rapporté par action).
Au 30 juin, l'endettement net s'élevait à 38,5 milliards, contre 31,3 milliards au bouclement de l'exercice 2020, une hausse qui reflète le paiement de 7,7 milliards en dividende, ainsi que 3,1 milliards en rachat d'actions, dans le cadre du programme initié en janvier 2020 pour une durée de trois ans.
La copie rendue par le colosse agro-alimentaire s'inscrit dans le cadre des projections des analystes consultés par AWP.
Forte de ces résultats, la direction de Nestlé vise désormais pour l'ensemble de l'exercice une croissance annuelle des ventes comprise entre 5 et 6%, ainsi qu'une marge opérationnelle courante autour de 17,5%. Le bénéfice récurrent par action à taux de change constants et la rentabilité du capital sont également prévus à la hausse cette année. Les objectifs stratégiques ont quant à eux été confirmés. (awp)
Vers 16h, la nominative Nestlé cédait 0,6% à 113,48 francs, pesant sur un SMI en hausse ténue de 0,15%
Nestlé boudé en Bourse, après un premier semestre en demi-teinte
Les investisseurs se montraient réticents ce jeudi matin. Après avoir frisé la correctionnelle (-2,7%) frôlant la barre des 110 francs dans les premiers échanges, la nominative Nestlé cédait vers 16 heures 0,6% à 113,48 francs, pesant sur un SMI en hausse ténue de 0,15%.
Pour Jean-Philippe Bertschy, Nestlé continue d'être la valeur de référence dans le secteur alimentaire. L'analyste de Vontobel salue la poursuite de la dynamique robuste des ventes, qui s'est traduite par une accélération de la croissance organique plus forte que prévu. Le relèvement des objectifs annuels en revanche n'est pas une surprise, nombre de concurrents ayant déjà annoncé des hausses de coûts significatives. La recommandation d'achat est reconduite, ainsi que l'objectif de cours à 125 francs.
Barclays relève pour sa part que si la croissance organique a dépassé les expectatives, la marge opérationnelle courante visée de 17,5% se situe 20 points de base (pb) en dessous des projections du consensus, en raison de coûts d'intrants plus élevés, ainsi que des charges d'intégration liées à la récente acquisition de l'américain Bountiful. Les experts de la banque britannique réaffirment leur recommandation de surpondération du titre, assortie d'un objectif de cours également à 125 francs.
Le fait que le patron Mark Schneider ait été contraint de revoir à la baisse ses ambitions en matière de rentabilité vient entacher l'ardoise quasiment immaculée du dirigeant, selon Baader Helvea. L'incidence du coût des intrants laisse penser que le géant veveysan semble être mieux positionné que par le passé, sans toutefois pouvoir se soustraire aux réalités auxquelles le secteur est actuellement confronté.
Cela pourrait amener certains investisseurs à reconsidérer leur point de vue quant à l'opportunités de s'engager sur Nestlé, poursuit le courtier genevois, qui prédit à la nominative des semaines difficiles, après la forte poussée enregistrée entre mars et juillet. (awp)