Meyer Burger s'est assuré deux crédits de financement d'un montant total de 185 millions d'euros (199,71 millions de francs). Le premier emprunt, de 125 millions d'euros, est accordé par un syndicat mené par la Caisse d'épargne de Saxe orientale (Ostsächsische Sparkasse) à Dresde. Le second, de 60 millions d'euros, a été conclu avec une banque allemande spécialisée dans le financement de fonds de roulement.
Les deux facilités de crédit, qui ont été conclues aux conditions standard du marché, visent à étendre à 1,4 Gigawatt (GW) la capacité de production annuelle de panneaux solaires sur le site de Bitterfeld-Wolfen, en Allemagne, et à 1 GW celle de l'usine Freiberg, également outre-Rhin, précise mercredi Meyer Burger. Le prêt syndiqué de 125 millions d'euros a été signé mardi et est garanti à hauteur de 80% par l'Etat allemand ainsi que les Länder de Saxe et de Saxe-Anhalt.
L'accord portant sur ce crédit syndiqué exige que le fabricant bernois de modules solaires lève un financement supplémentaire de 100 millions d'euros d'ici juin 2022.
Outre les deux facilités de financement, le groupe établi à Thoune fait part d'un changement de stratégie, le fabricant de cellules solaires renonçant à vendre ces dernières à des tiers, pour se concentrer sur la transformation de l'ensemble de sa production en modules. A cet effet, Meyer Burger prévoit de mettre en service l'an prochain un nouvelle usine disposant d'une capacité de 0,4 GW.
Un processus de sélection pour ce deuxième site est en cours. Les capacités de production de cellules et de modules doivent être portées à 5 GW chacune d'ici 2026 et à 7 GW chacune d'ici 2027.
La transformation doit donner une forte impulsion aux ventes. Meyer Burger entend générer "au moins" 550 millions de francs de chiffre d'affaires d'ici 2023. A titre de comparaison, les ventes se sont montées l'an dernier à 90,5 millions de francs, entraînant une perte nette de 64,5 millions.
En 2023, le groupe thounois anticipe une marge brute d'au moins 40%, et une marge Ebitda d'au moins 25%. La gamme de produits livrés comprendra jusqu'à 30% de modules destinés aux centrales solaires.
Les objectifs à long terme pour 2027 restent inchangés, avec des ventes prévues d'au moins 2 milliards de francs, une marge Ebitda d'au moins 30% et une position nette de trésorerie positive.
Afin d'atteindre ces objectifs, la société devra lever des fonds supplémentaires de 260 millions d'euros en plus de son financement par emprunt actuel. Les dépenses d'investissement pour la première phase d'extension de la capacité à 1,4 GW sont estimées à 195 millions d'euros par GW, et pour l'extension ultérieure à 160 à 175 millions par GW. (awp)