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L'initiative de tourisme durable "Cause we care" fait ses débuts en Suisse romande

Ce projet a pour objectif de compenser les émissions de CO2 générées par les activités de l’industrie touristique. Grâce à un surplus d’environ 2 francs par nuitée, 7 millions ont déjà été récoltés.

Hôtels, centres thermaux, manifestations ou encore remontées mécaniques peuvent s'engager dans cette action portée par Myclimate.
Keystone
Hôtels, centres thermaux, manifestations ou encore remontées mécaniques peuvent s'engager dans cette action portée par Myclimate.
04 juillet 2021, 10h32
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Lancé en Suisse alémanique en 2017, le programme "Cause we care" pour la protection du climat et le développement durable du tourisme suisse met le cap sur la Suisse romande. Pour l'heure, un établissement du Jura bernois et une destination vaudoise font leurs premiers pas dans ce projet porté par la fondation suisse Myclimate.

Hôtels, centres thermaux, manifestations, remontées mécaniques: 64 acteurs du tourisme alémaniques s'engagent actuellement dans "Cause we care". Le chiffre est passé à 66 avec le lancement cette année du programme en Suisse romande et l'adhésion de Morges Région Tourisme (VD) et du Centre interrégional de perfectionnement (CIP) à Tramelan (BE), actif dans l'hébergement, l'événementiel et la restauration.

Roger Neuenschwander, responsable du département hôtel-restaurant-séminaire au CIP, explique à Keystone-ATS: "J'ai approché les responsables du programme car je l'avais déjà mis en place dans un établissement que je dirigeais à Zurich. Je trouvais qu'il avait également toute sa place ici à Tramelan où la nature est notre atout".

25 à 30% de la clientèle

"Cause we care", porté par l'organisation à but non lucratif Myclimate, engage l'acteur touristique et son client. Prenons le cas d'un hôtel: si l'hôte accepte de payer de 1 à 5 francs supplémentaires par nuitée (selon le nombre d'étoiles de l'établissement), l'hôtelier doublera la mise.

Le but est de compenser les émissions de CO2 générées par la nuitée. Ainsi, le quart du don total sera investi dans un projet de protection du climat de Myclimate en Suisse ou à l'étranger, choisi par l'hôtelier, le reste ira dans le propre fonds "Cause we care" de l'hôtel, lui permettant de financer des mesures de protection du climat et de durabilité au niveau local, détaille Lénaïc Jourdren, ancien chef de cuisine et coordinateur du projet en Suisse romande.

Ça fonctionne: environ 25% de la clientèle a joué le jeu en avril

Roger Neuenschwander du CIP de Tramelan

"Depuis le premier avril, nos clients qui le souhaitent peuvent payer un surplus de 2 francs par nuit. Et ça fonctionne bien: environ 25% de la clientèle a joué le jeu en avril. Nous n'avons pas encore analysé les chiffres des mois suivants, mais je pense que ça augmente", estime Roger Neuenschwander. Même son de cloche à Morges région tourisme où la directrice Jacqueline Ritzmann, qui espère bientôt entraîner les hôteliers de la destination dans l'aventure, indique qu'actuellement 30% de ses clients versent une contribution de 1 franc lors d'une réservation en ligne d'une activité.

Une démarche "qui fait sens"

Si le CIP a choisi de verser une partie du don à un projet d'énergie solaire pour les ménages et les petites entreprises en Tanzanie, Morges région Tourisme n'a pas encore décidé. Pas de décision non plus quant aux mesures qui seront développées en interne et qui dépendront des montants disponibles.

Les possibilités sont multiples: panneaux solaires, certifications, stations de vélos électriques gratuites, formation du personnel à la durabilité. Quelles que soient les mesures prises, leur application sera contrôlée par "Cause we care" via notamment le décompte clients et la facturation, précise Lénaïc Jourdren.

Pour le CIP et Morges région tourisme, la démarche "fait sens", et "complète des mesures déjà prises": notamment la pose de bornes de recharge pour véhicules et l'achat d'une voiture électrique pour le premier, la promotion du "slow tourisme" pour la seconde.


7 millions de francs récoltés

Depuis son lancement en automne 2017 et jusqu'à fin décembre 2020, «Cause we care» a permis de récolter 7,1 millions de francs ­– 1,8 million pour les projets à l’étranger et 5,3 millions pour le développement durable local – et de compenser 64.900 tonnes de CO2, précise Lénaïc Jourdren. Le programme souhaite s'imposer notamment en Valais, canton touristique par excellence.

"Nous avons été contactés et nous soutenons le projet. Il fait partie de la palette de programmes que nous proposons à nos membres, dont certains sont déjà avancés dans le développement durable et d'autres balbutient. Mais une chose est sûre, le Covid a accéléré le mouvement, remis les circuits courts en lumière et freiné l'internationalisation des achats", estime Patrick Bérod, directeur de l'Association hôtelière du Valais.

La tendance s'accentue d'ailleurs dans toute la branche: Suisse Tourisme a présenté en février dernier sa stratégie "Swisstainable", misant sur la "durabilité" d'ici 2023. (ATS)