Pour Lindt & Sprüngli, la crise sanitaire devrait appartenir au passé. Le chocolatier de Kilchberg a dépassé toutes les attentes au premier semestre, dépassant même légèrement au niveau des ventes son niveau d'avant la crise, relevant dans la foulée ses objectifs pour l'ensemble de l'année.
Après une année 2020 difficile, qui avait vu notamment plonger les importantes ventes de Pâques, l'entreprise a renoué avec une croissance vigoureuse dans toutes les régions, comme en témoigne un chiffre d'affaires semestriel de 1,80 milliard de francs, en hausse de 17,2% sur un an, et de 2,3% par rapport à la même période en 2019, avant l'éclatement de la crise sanitaire.
Les lignes de produits Lindor et Excellence, les activités en ligne et les ventes pascales supérieures aux attentes ont été les principaux contributeurs du redressement, indique Lindt & Sprüngli mardi dans un communiqué. En revanche, en raison des restrictions de déplacement toujours en vigueur, les ventes dans les boutiques hors-taxes n'ont pas encore récupéré leur niveau d'avant la pandémie.
Croissance tous azimuts
Dans son marché historique, Lindt & Sprüngli a pu mettre à profit l'extension de son partenariat de distribution avec Migros, qui propose depuis fin avril ses produits dans l'ensemble de ses magasins en complément de l'assortiment premium existant.
La croissance organique a atteint presque 20% dans la région Amérique du Nord. La filiale US Russell Stover a profité d'une forte demande pour sa ligne de produits sans sucre, notamment pour la St-Valentin et à Pâques. Les affaires ont également été particulièrement florissantes au Japon, en Russie et en Chine.
Le rebond de la rentabilité est encore plus marqué, à la faveur des mesures prises pour contrer les effets de la crise pandémique. Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a été multiplié par plus de sept à 138,8 millions de francs, pour une marge afférente de 7,7%, contre à peine 1,1% un an plus tôt. Quant au bénéfice net, il a été plus que quintuplé à 101,6 millions.
La copie rendue par le groupe survole les projections des analystes sondés par AWP à tous les niveaux.
Vers 13h25, le bon de participation Lindt & Sprüngli s'enrobait de 3,6% à 10'170 francs et la nominative de 2,4% à 103'900 francs
Relèvement des ambitions... et des tarifs
Forte de ces chiffres, la direction de Lindt & Sprüngli a relevé ses ambitions pour l'ensemble de l'exercice et vise désormais une croissance organique supérieure à 10%, contre 6-8% précédemment, partant de l'hypothèse que la dynamique va s'essouffler d'ici la fin de l'année. Pour ce qui est de la rentabilité, la marge Ebit devrait s'inscrire dans le haut de la fourchette visée de 13-14%, et revenir à 15% à partir de 2022.
Les objectifs à plus long terme sont confirmés, à savoir une amélioration continue de la marge de 20 à 40 points de base (pb) par an, sous réserve d'une amélioration progressive du contexte sanitaire.
Afin de prendre en compte l'inflation des coûts, le chocolatier zurichois va sans doute bientôt relever ses tarifs. Ce ne sont pas nécessairement les prix au détail qui seront relevés, mais le niveau général, a indiqué le directeur financier (CFO) Martin Hug en téléconférence.
L'exercice traditionnellement compliqué d'un relèvement des tarifs est rendu plus facile cette année car il concerne également la concurrence, en raison notamment du renchérissement des matériaux d'emballage.
Valeur sûre
La direction de Lindt & Sprüngli s'est pas ailleurs défendue de s'être fixé des objectifs trop conservateurs, mettant en avant le ralentissement attendu du marché chocolatier en Amérique du Nord et en Europe. "Après une croissance rapide sur quasiment les douze derniers mois, nous anticipons désormais un affaiblissement", a poursuivi le CFO, tout en réaffirmant que le groupe zurichois devrait continuer à surperformer le marché.
La communauté financière ne tarit pas d'éloge sur la performance publiée, à l'image de Vontobel, qui voit dans le chocolatier de Kilchberg une valeur sûre dans le haut de gamme de la branche alimentaire, et salue au passage la progression du programme de rachat de titres de 750 millions initié en juin.
Vers 13h25, le bon de participation Lindt & Sprüngli s'enrobait de 3,6% à 10'170 francs et la nominative de 2,4% à 103'900 francs, contrastant avec le repli de 0,06% du marché dans son ensemble (SPI). (awp)
Lindt & Sprüngli aiguise l'appétit après des chiffres semestriels alléchants
Les titres Lindt & Sprüngli étaient avidement recherchés mardi à la Bourse suisse, après la publication de résultats semestriels en forte progression et supérieurs aux projections les plus optimistes. Après une première moitié de 2020 plombée par les premiers effets de la crise sanitaire, les activités ont rebondi, à la faveur notamment de l'importante période pascale. La communauté financière salue également la progression du programme de rachat de titres débuté en juin.
A 09h25, le bon de participation Lindt & Sprüngli s'enrobait de 2,9% à 10'100 francs et la nominative de 2,5% à 104'000 francs, contrastant avec le repli de 0,70% du marché dans son ensemble (SPI).
Selon Jean-Philippe Bertschy, de Vontobel, le chocolatier de Kilchberg continue d'être une valeur sûre dans le marché de niche qu'est le haut de gamme de la branche alimentaire. "Les consommateurs continueront à être prêts à dépenser de l'argent pour des produits innovants, de haute qualité et différenciés", croit savoir l'analyste, qui salue au passage la progression du programme de rachat de titres, à 109 millions francs, sur les 750 millions visés.
Le redressement attendu du groupe zurichois a été encore plus fort que prévu, note de son côté Patrik Schwendimann, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), soulignant que les recettes ont d'ores et déjà dépassé de 2,3% celles du premier semestre 2019 et que le résultat opérationnel (Ebit) a surpassé de 44,5 millions de francs les prévisions du consensus.
Au vu de la valorisation élevée de Lindt & Sprüngli, la pondération reste de mise pour la ZKB, alors que Vontobel confirme sa recommandation d'achat (buy), signalant au passage les nouveaux objectifs de durabilité ESG formulés par le chocolatier zurichois. (awp)