L'hiver approche à grande vitesse, mais les consommateurs ne se précipitent toujours pas pour remplir leurs citernes de mazout. Celles-ci restent dans l'ensemble bien remplies et les clients préfèrent attendre que les prix redescendent, témoignent les acteurs de la branche. Quitte à se contenter d'un demi-plein en espérant une baisse des prix.
Depuis début mai, à la sortie de l'hiver dernier, lorsqu'il ne fallait débourser que 97 francs pour 100 litres de mazout, les prix n'ont pas cessé de monter, alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé en juillet de resserrer sa production. Les 100 livres valaient alors autour de 125 francs en septembre, sont brièvement retombés à 115 francs début octobre avant de rebondir suite à l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre. Ils coûtent actuellement 116 francs.
Depuis le mois d'avril, c'est le calme plat, constate Guillaume Bosson, directeur de Bosson Combustibles à Carouge, qui souligne que l'hiver a été clément et que les citernes restent bien remplies. «Les clients attendent, car les niveaux de remplissage et les prix sont élevés», confirme Andreas Flütsch, directeur général de Migrol.
Les clients attendent, car les niveaux de remplissage et les prix sont élevés
Andreas Flütsch de Migrol
«Les comportements d'achat ont nettement évolué ces dernières années», développe-t-il. «Si par le passé, on remplissait la citerne au début ou à la sortie de l'hiver, c'est désormais le prix qui dicte la décision d'achat», résume Andreas Flütsch. Quitte à se contenter d'un demi-plein en espérant une baisse des prix.
Le tarif dépend de trois facteurs, rappelle Bettina Wrobel, porte-parole d'Agrola: le prix du pétrole brut, le cours du dollar et le transport. Concernant le premier facteur, «une simple réunion de l'Opep peut avoir un fort impact», rappelle Guillaume Bosson. Quant au transport, un des points spécifiques à la Suisse est le niveau du Rhin, souligne Bettina Wrobel. La Suisse étant approvisionnée en grande partie par cette voie navigable, le prix du transport augmente à mesure que le niveau de l'eau baisse (ATS).