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Les prémices d’un redressement durable se dessinent pour Aryzta

Le plan de désinvestissements, de réduction de la dette et du repositionnement du boulanger industriel convainc les analystes. Même si l’action reste sous pression.

McDonald's est un des clients d'Aryzta qui veut encore accroître son engagements envers eux par un service, un processus d'innovation et un contrôle de qualité meilleurs.
Keystone
McDonald's est un des clients d'Aryzta qui veut encore accroître son engagements envers eux par un service, un processus d'innovation et un contrôle de qualité meilleurs.
21 décembre 2020, 16h43
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L’offre publique d’acquisition d’Elliott à 0,80 franc par action (720 millions de francs au total) a été refusée à l’unanimité. Le nouveau conseil d’administration d’Aryzta l’a fait savoir ce lundi. Celui-ci a par ailleurs présenté en fin de semaine dernière un plan de redressement durable jugé clair et crédible. Avec un recentrage du fabricant de croissants, pain pour hamburger et cookies sur l’Europe ainsi que l’Asie Pacifique.  

«Le travail qui a été accompli durant les derniers mois sous la conduite des nouveaux dirigeants s’avère tout à fait impressionnant. De même que la réorientation stratégique profonde», commente Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel. Tout en avertissant: «Aryzta demeure confronté aux défis du Covid-19.» En même temps, la vaccination imminente contre le coronavirus laisse augurer de meilleures perspectives en 2021, spécialement dans la restauration et les chaînes de restauration rapide (entre autres McDonald’s et Subway). 

Quoi qu’il en soit, le conseil d’administration et son président Urs Jordi sont déterminés à mettre en œuvre leur nouveau plan stratégique et à revaloriser fortement l’entreprise basée à Schlieren (ZH). Au sein des analystes, Patrik Schwendimann, de la Banque cantonale de Zurich, se montre à ce sujet le plus optimiste avec une estimation de la valeur à 1,33 franc par action. Soit plus du double du cours boursier actuel (0,66) qui reflète encore le scepticisme du marché financier, en raison notamment d’un endettement net de 742 millions d’euros (les comptes du groupe sont établis dans cette monnaie), sans les emprunts hybrides de 926 millions d’euros. 

Une étape clé sera la diminution substantielle de l’endettement et donc le prix auquel Aryzta pourra vendre ses activités en Amérique du Nord et latine. Les négociations progressent bien selon ses dirigeants. Un montant de 600 à 800 millions d’euros a été indiqué à ce propos.  

Responsabilité au front

Par ailleurs, les premières mesures d’amélioration sur le plan opérationnel et financier sont appliquées. Une baisse de 25% des frais généraux est visée d’ici la fin de 2021, au moyen d’un modèle d’affaires multi-local, proche des clients, plus simple et plus agile. «Ce processus a déjà commencé. Les opérations ont été simplifiées. Le management local, c’est-à-dire le front, est désormais responsable de ses prévisions de coûts et bénéfices», selon Urs Jordi.

La marge d’exploitation brute (Ebitda) de 9% en 2019 pour Aryzta s’est révélée la plus faible parmi ses pairs européens, la meilleure performance ayant été de 16,5%, d’après une analyse interne. «Aryzta a les capacités et les économies d’échelle pour atteindre l’objectif minimal d’une marge Ebitda récurrente de 12,5%, soit la médiane de ses homologues. Nous pensons réaliser ceci dans les deux prochaines années», affirment ses dirigeants. 

En outre, Aryzta évolue sur des marchés croissants, selon eux. Bon nombre de ses concurrents européens sont des entreprises de taille moyenne en mains privées et confrontées à un problème de succession. Une fois la performance améliorée et l’endettement diminué, Aryzta aura le potentiel de participer activement à la consolidation de ses marchés.