L’invité: Philippe Doffey
Sa fonction: Directeur général
Son entreprise: Retraites Populaires
Après dix ans passés à la direction de Retraites Populaires, Philippe Doffey se retirera en janvier prochain. Dans «Be to B», il explique comment cet acteur public de la prévoyance du canton de Vaud a vu le nombre d’assurés passer de 119.000 à plus de 210.000 depuis 2013. Les actifs sous gestion atteignent près de 30 milliards de francs, soit une progression de 10 milliards. Ces développements ont pourtant été réalisés avec une dizaine de personnes de moins, grâce à la mise sur pied «d’une plateforme de gestion plus efficiente», détaille Philippe Doffey. Le directeur estime que «les opérateurs de la prévoyance professionnelle doivent faire des efforts» pour pérenniser le système, et non pas seulement compter sur ceux consentis par les employés et les employeurs.
Le futur retraité sera remplacé par Eric Niederhauser, un candidat venu de l’interne après un processus de sélection qui avait attiré 28 candidats. La nomination est faite par le Conseil d’Etat. Philippe Doffey estime quitter une «magnifique institution» dont la taille permet de réaliser des «projets ambitieux» comme le Vortex, ce nouveau complexe de logements pour étudiants. L’immobilier représente d’ailleurs près d’un tiers des investissements des différentes caisses de pension gérées par Retraites Populaires. Malgré la remontée des taux d’intérêt, le directeur ne croit «pas du tout à un krach dans l’immobilier». Son argument principal tient à un déséquilibre entre l’offre et la demande: une hausse du nombre d’habitants et «la difficulté de développer de nouveaux projets».
Autre défi, la transition énergétique. Retraites Populaires investit «70 millions de francs par année» pour rénover son parc qui compte plus de 600 immeubles. La contrainte n’est toutefois pas financière, constate-t-il, pointant notamment le manque d’architectes, d’ingénieurs et d’ouvriers pour mener ces chantiers à bien.
Quant au deuxième pilier, fragilisé par l’allongement de l’espérance de vie et la baisse du nombre de cotisants, Philippe Doffey juge qu’il «sait s’adapter malgré l’inertie politique». «A l’arrêt depuis bientôt vingt ans», le système tient parce que «les caisses de pension s’adaptent au monde du travail, aux temps partiels, aux interruptions de carrières» par exemple, conclut-il.