Le taux de chômage s'est fixé en Suisse à 2,8% pour le deuxième mois consécutif en juillet. Cet indicateur se stabilise ainsi à un niveau d'avant-crise. Les chiffres concernant le chômage partiel, qui remontent à mai, continuent de reculer.
A la fin du mois dernier, 128.279 personnes étaient inscrites auprès des offices régionaux de placement (ORP), soit un recul de 3542 sans-emploi par rapport à juin, selon le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) lundi.
Le taux de chômage s'est stabilisé le mois dernier après avoir enregistré en juin sa cinquième baisse d'affilée depuis le début de l'année. Le taux désaisonnalisé a lui reculé de 0,1 point de pourcentage par rapport à juin, à 3,0%. Sur un an, le chômage a diminué dans le pays de 20.591 personnes (-13,8%).
Ces chiffres correspondent aux anticipations des économistes interrogés par AWP, qui s'attendaient à un taux de chômage non corrigé des variations saisonnières entre 2,7% et 2,9%. Corrigées des variations saisonnières (CVS), leurs prévisions se situaient entre 2,9% et 3,0%.
Hausse à Neuchâtel et dans le Jura
Tant en Suisse alémanique qu'en Suisse romande et au Tessin, le taux a baissé de 0,1 point de pourcentage sur un mois, pour s'établir respectivement à 2,4% et 3,6%.
Dans le canton de Neuchâtel, le taux de chômage est remonté à 4,0% (+0,1 point de pourcentage par rapport à juin), à mettre notamment sur la fin de formation des moins de 25 ans. Même tendance dans le Jura, à 4,8%.
Dans le canton de Vaud, le taux a diminué pour le sixième mois consécutif à 3,8%, en baisse de 0,1 point par rapport à fin juin. En Valais, le recul atteint 0,2 point à 2,5%. Il s'est stabilisé à Genève à 4,9%, qui garde la proportion de sans-emploi la plus élevée de Suisse.
En rythme mensuel, le chômage des jeunes a augmenté de 438 personnes dans le pays, soit une hausse de 3,7% à 12201 personnes. En revanche, du côté des 50-64 ans, le repli atteint 3,2% pour s'établir à 39.142 chômeurs. L'ensemble des demandeurs d'emploi inscrits se chiffre à 219.183 personnes, soit 7454 de moins qu'en juin.
Sur un an, le chômage des 15-24 ans a diminué de 32% et celui des seniors d'à peine 1%.
Recul du chômage partiel
Actuellement, «nettement moins de 200.000 personnes» sont concernées par le chômage partiel, a expliqué en conférence téléphonique Boris Zürcher, chef de la Direction du travail du Seco.
Le déclin se poursuit. Au mois de mai, les réductions de l'horaire de travail ont touché 257.467 personnes, correspondant à un recul de 15% par rapport au mois précédent. Elles ont eu cours dans plus de 35.500 entreprises, soit 5500 de moins sur un mois. Près de 16 millions d'heures de travail ont été perdues, soit une baisse de 24%.
Un an plus tôt, au début de la pandémie de Covid-19, les RHT concernaient près de 900.000 employés dans quasiment 110.000 entreprises, entraînant la perte de presque 58 millions d'heures de travail.
M. Zürcher est confiant quant au nombre de personnes concernées par le chômage partiel mais aussi quant à son ampleur. La perte de travail atteint en moyenne 40% par employé, contre presque 50% début 2021.
Selon l'institut de recherches conjoncturelles (KOF) de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, l'amélioration perçue depuis des mois sur le marché du travail apparaît de plus en plus comme une tendance durable.
Son indicateur de l'emploi, publié début août, a dépassé au troisième trimestre sa moyenne à long terme, une première depuis l'éclatement de la pandémie de coronavirus. Même les secteurs les plus touchés comme l'hôtellerie-restauration affichent désormais des perspectives positives sur trois mois.
Quant au Seco, il estime que le taux de chômage doit s'établir à 3,1% sur l'ensemble de l'année. (AWP)
