• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

Le navire au canal de Suez n'a pas encore pu être débloqué

Les espoirs reposent désormais sur la marée haute attendue pour dimanche soir.

L'Ever Given a tout de même bougé de 30 degrés à droite et à gauche.
Keystone
L'Ever Given a tout de même bougé de 30 degrés à droite et à gauche.
28 mars 2021, 17h41
Partager

Le porte-conteneurs de 400 mètres de long immobilisé en travers du canal de Suez pour la sixième journée consécutive dimanche a résisté aux dernières tentatives de renflouement. Mais une marée haute attendue en soirée pourrait faciliter la tâche des sauveteurs.


De nouvelles opérations se préparent pour renflouer l'Ever Given - plus de 220'000 tonnes - coincé depuis mardi en diagonale du canal, bloquant complètement cette voie d'eau. Le canal de Suez voit passer 10% du commerce maritime international et chaque journée de blocage entraîne d'importants retards et coûts aux acteurs du secteur.


Si une tentative de renflouement a échoué vendredi, une partie des espoirs repose désormais sur une marrée haute attendue dans la soirée de dimanche. Elle pourrait aider les équipes de sauvetage.


Une douzaine de remorqueurs et de dragues sont mobilisés pour aspirer le sable sous le navire dont l'étrave est encastrée dans la rive. Selon le porte-parole de l'Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA), George Safwat, quelque 27'000 mètres cubes de sable ont déjà été dégagés, à 18 mètres de profondeur.


Mouvement de 30 degrés

Le porte-conteneurs était entouré dimanche matin de quelques remorqueurs, selon un journaliste de l'AFP. Les environs étaient placés sous haute surveillance de la sécurité du canal, mais aussi de militaires et des policiers.


Deux nouvelles dragues, actuellement dans la mer Rouge, sont en route, selon des sites de visualisation du trafic maritime. Et deux autres remorqueurs égyptiens doivent être mis en service, selon la SCA.


L'amiral Ossama Rabie, le président de la SCA, se veut optimiste. Il a affirmé samedi à une télévision égyptienne que le navire avait "bougé de 30 degrés sur la droite et la gauche" pour la première fois, "un bon indicateur" de l'évolution des efforts.


"Des sources proches de l'opération de sauvetage m'ont dit ce matin que l'optimisme dans l'équipe d'experts était en hausse et ils espéraient que le navire puisse être débloqué dans 24 à 48 heures", a tweeté dimanche Richard Meade, le rédacteur en chef de la revue spécialisée Lloyd's list.


Plus de 300 bateaux coincés

En attendant, l'Ever Given bloque plus de 300 bateaux coincés aux deux extrémités du passage reliant la mer Rouge à la mer Méditerranée, selon M. Rabie samedi.


Selon un rapport de l'assureur Allianz publié vendredi, chaque jour d'immobilisation pourrait coûter entre 6 et 10 milliards de dollars au commerce mondial. Et les premiers effets concrets se font sentir: la Syrie a indiqué samedi qu'elle avait commencé à rationner la distribution de carburant, face au retard de livraison d'une cargaison de pétrole.


En outre, onze cargos de bétail partis de Roumanie sont également bloqués. L'organisation Animals International évoque un danger de mort pour les 130'000 bêtes. Selon le journal d'Etat Al-Ahram, le ministère égyptien de l'Agriculture a envoyé trois équipes vétérinaires pour examiner les animaux.


Coûts et alternatives

La valeur totale des biens bloqués ou devant emprunter une autre route diffère selon les estimations: de trois milliards de dollars par jour selon Jonathan Owens, expert en logistique à l'université britannique de Salford, à 9,6 milliards selon la Lloyd's List.


Les autorités du canal ont de leur côté souligné que l'Egypte perdait entre 12 et 14 millions de dollars par jour de fermeture. Près de 19'000 navires ont emprunté le canal en 2020, selon la SCA.


En attendant la reprise du trafic, plusieurs acteurs du transport maritime international comme Maersk ou l'armateur français CMA CGM ont décidé de dérouter certains de leurs navires et de passer par le Cap de Bonne-Espérance, soit un détour de 9000 kilomètres et au moins sept jours supplémentaires de navigation autour du continent africain.


Alors que les vents violents combinés à une tempête de sable avaient d'abord été pointés du doigt pour expliquer l'incident, M. Rabie a évoqué samedi une possible "erreur humaine" parmi les raisons de l'échouement. (ats/afp)