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Le commerce de détail a bien résisté à la crise

L’alimentaire a profité de l’absence de concurrence des restaurants et du tourisme d’achat, alors que le non-alimentaire a souffert au début avant un effet de rattrapage, selon une étude de Credit Suisse.

Les commerces alimentaires ont vu leurs ventes grimper d’environ 20% une fois le confinement prononcé en mars.
Keystone
Les commerces alimentaires ont vu leurs ventes grimper d’environ 20% une fois le confinement prononcé en mars.
06 janvier 2021, 15h45
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Le commerce de détail suisse a globalement profité de la pandémie de Covid-19. C’est le constat que dresse Credit Suisse dans son étude annuelle sur les perspectives du secteur présentée mercredi lors d’une conférence de presse. Les branches ont toutefois été touchées de manières différentes selon les périodes.

Annoncés partout comme les grands gagnants de la crise pandémique, les commerces alimentaires ont vu leurs ventes grimper d’environ 20% une fois le confinement prononcé en mars. Après la réouverture des entreprises de restauration à la mi-mai et des frontières à la mi-juin, les chiffres d’affaires de l’alimentaire se sont légèrement repliés, mais ils se sont maintenus à un niveau supérieur à celui de l’avant-crise. 

Chiffres d’affaires nominaux du commerce de détail, indexés (janv. 2012 = 100) et corrigés des effets saisonniers.
Chiffres d’affaires nominaux du commerce de détail, indexés (janv. 2012 = 100) et corrigés des effets saisonniers.

Boom dans l'électronique, les biens de bricolage et autres loisirs

«La première partie de 2020 s'est déroulée de manière similaire à ce que l'on observait en 2019. Une fois le confinement prononcé , les ventes dans l'alimentaire ont bondi tandis que le reste du secteur a plongé. Cette tendance s'est ensuite inversée pendant l'été», détaille Sarah Carnazzi Weber, responsable analyse sectorielle et régionale Suisse de Credit Suisse, les produits non-alimentaires profitant «des 8,3 milliards de francs épargnés par les consommateurs helvétiques.»

Chiffres d’affaires nominaux du commerce de détail, corrigés des effets saisonniers, en glissement annuel.
Chiffres d’affaires nominaux du commerce de détail, corrigés des effets saisonniers, en glissement annuel.

Le non-alimentaire a ainsi bénéficié d'une consommation de rattrapage et d'un regain du tourisme national. Selon l’étude, la météo clémente en mai et l’effet de rattrapage consécutif à la réouverture ont été à l’origine d’un boom, surtout dans les segments bricolage/jardinage/accessoires automobiles et loisirs, dont les chiffres d’affaires ont enregistré une hausse record de presque 58% et 45%. Les domaines soins personnels et santé (10%), biens ménagers et habitat (17%) et électronique grand public (13%) ont aussi fortement progressé à compter de la mi-mai. Au total, cela a permis une hausse de 23% des chiffres d’affaires dans le non-alimentaire en mai. 

Le segment des vêtements et des chaussures était le seul à ne pas bénéficier de ces effets. «La tendance à la baisse des ventes de ces dernières années s'est poursuivie en 2020, même après que le confinement ait été surmonté», indique l'étude.

Les RHT ont évité une vague de licenciements

«Pour l’ensemble du commerce de détail suisse, nous pouvons néanmoins dresser un bilan positif, auquel a notamment contribué la fermeture temporaire des frontières et des établissements de restauration», résume l’analyste. 

Sur le front de l’emploi dans le secteur, le bilan est aussi positif. Si le nombre de chômeurs de la branche a augmenté de 3000 avec le confinement, cette hausse semble modeste si l’on pense que près de 33.000 magasins ont été contraints de fermer temporairement durant la deuxième phase, affectant quelque 

173 000 salariés. «La réduction de l’horaire de travail (RHT) indemnisée par la Confédération a largement contribué à atténuer l’impact des mesures d’endiguement sur l’emploi. En mars et en avril, ce sont respectivement plus de 70.000 et presque 85.000 employés du commerce de détail qui ont bénéficié de ce programme soit nettement plus d’un tiers de l’effectif total de la branche en Suisse.»

Evoquant les mesures actuelles, l'analyste estime qu'elles auront un impact moins néfaste que lors du premier confinement étant donné que les magasins restent ouverts.