Le groupe de luxe Lalique a essuyé une perte en 2020 en raison de l'impact de la pandémie de coronavirus et d'effets uniques. Pour l'année en cours, l'entreprise zurichoise anticipe un redressement des affaires et une hausse à deux chiffres du chiffre d'affaires.
«La croissance des ventes devrait osciller autour des 20% et nous espérons approcher l'équilibre pour l'Ebit», a indiqué mercredi le directeur général Roger von der Weid lors d'une téléconférence de bilan, tout en précisant le niveau d'avant-crise ne devrait pas être atteint pour le chiffre d'affaires au cours de l'exercice en cours.
Malgré la crise sanitaire, l'entreprise produisant notamment dans des objets en cristal, des parfums et détenant des restaurants, a observé une certaine amélioration des recettes au premier trimestre 2021. Ces dernières ont pris 1% en janvier, reculé de 20% en février et bondi de 22% en mars. Lalique avait notamment essuyé une forte chute de ses ventes en mars et avril 2020 au plus fort de la crise sanitaire.
Ventes en baisse
Durant la période sous revue, la perte nette s'est inscrite à 15 millions d'euros après un bénéfice net de 1,1 million en 2019. Le résultat opérationnel (Ebit) s'est lui aussi inscrit dans le rouge, à hauteur de 12,6 millions contre un gain de 1,4 million douze mois auparavant, précise un communiqué.
Hors effets uniques, la perte opérationnelle est de 5,9 millions. Le chiffre d'affaires pour sa part s'est contracté de 23% à 110,7 millions. Les ventes du segment Lalique, le plus important et qui comprend l'activité cristal et parfums, ont baissé de 19%.
Le chiffre d'affaires de la division Ultrasun, comprenant des crèmes solaires, s'est élevé à 14,8 millions (-32%), plombé notamment par les restrictions de voyage tandis que le segment Jaguar Fragrances, la marque de parfum réalisant les recettes les plus importantes du portefeuille du groupe a vu ses ventes diminuer d'un tiers à 15,9 millions, tout en restant très rentable.
Pas de dividende
Le conseil d'administration proposera de renoncer au dividende pour préserver la trésorerie dans un contexte marqué par la crise sanitaire.
L'e-commerce qui a représenté 8% des ventes des parfums et du secteur du cristal, devrait continuer à se renforcer en 2021, a également relevé le patron.
Après avoir fermé sept de ses boutiques en 2020, l'ouverture de nouvelles enseignes n'est pas à l'ordre du jour pour l'année en cours. «Peut-être en 2022 lorsque la pandémie sera surmontée, nous réaliserons quelques réouvertures de magasins pour nous renforcer notamment en Chine», a expliqué M. von der Weid.
La firme zurichoise prévoit aussi que la pandémie entraînera un retard d'environ deux à trois ans dans la réalisation de ses objectifs de rentabilité à moyen terme.
L'amélioration de l'Ebit du groupe dépendra en grande partie de l'évolution de la principale division Lalique et de Glenturret (whisky), rappelle l'analyste René Weber, de Vontobel, qui relevé l'objectif de cours à 35 francs. Les parfums et cosmétiques (Ultrasun) continueront pour leur part à être les principaux contributeurs aux bénéfices.
A 12h46, le titre cédait 2,9% à 34 francs dans un indice de référence SPI en hausse de 0,41%. (AWP)